Pour la seconde fois, la ville de Vierzon a participé à l'opération "mairie solidaire", c'est-à-dire, la fermeture des services de la mairie de 10h15 à 13h30. De cette façon, les agents municipaux pouvaient aller manifester, histoire de grossir les rangs vierzonnais du rassemblement. Si le droit de grève est comme son nom l'indique, un droit, la ville de Vierzon, en revanche, piétine le droit de non-grève et déclare, avec cette finesse démocratique qui la caractérise, la grève obligatoire.
D'un côté, notre mairie se plaint, à longueur de déclarations, que les services publics sont mis à mal mais d'un autre côté, elle décrète leur fermeture pour plusieurs heures. Derrière cette décision unilatérale, ne se cache plus depuis longtemps, une logique doctrinaire où, à partir du moment que le parti politique dominant de Vierzon a estimé qu'une réforme était mauvaise, engage l'ensemble de ses agents dans un mouvement contestataire. On imagine l'inverse : qu'on empêche des agents de faire grève, quelle sera la réaction des élus ?
D'autant que, fermer des services et payer des agents revient à faire supporter le poids financier d'une grève sur les contribuables. Ce qui est royalement injuste par rapport aux salariés de base qui, lui, va sacrifier une demi-journée ou une journée de travail pour manifester de son plein gré. On attend avec impatience les prochaines jérémiades de nos élus qui vont se plaindre que les dotations de fonctionnement ne sont pas assez élevés, qu'il n'y a pas assez d'argent (de l'Etat) pour faire ceci ou cela.
La fermeture des services publics pourrait se comprendre à partir du moment où la grève des agents qui s'en occupent en serait la conséquence directe. Or, ce n'est pas cette logique-là que la ville de Vierzon retient : elle impose la grève pour permettre aux agents de manifester, n'y a-t-il, pas dans cette manœuvre, un parfum de donnant-donnant ? On ferme, on paye mais vous venez manifester. Si le droit de grève est légitime et doit le rester, le droit de non-grève doit aussi l'être. Les contribuables n'ont pas à supporter des décisions aussi tranchées. Il est vrai que les élus qui défilent touchent leurs dus. Jusqu'à preuve du contraire. Alors, ce n'est pas le cas ?