Ah, ça y est ! Le groupe vierzonnais les Jack vient de sortir son album quatre titres, intitulé "Paris-Vierzon", avec sur la couverture, une photo du pont de Toulouse. Vierzonitude a questionné le groupe. On vous dit tout.
Un premier quatre titres, c'est émouvant ?
Dans le feu de la réalisation, pas tellement. Sur quatre titres, deux seulement étaient vraiment nouveaux, les autres étaient des morceaux joués depuis longtemps et on s’est lancés dans le projet avec une grande désinvolture, genre « pour voir »… Grâce au professionnalisme, à la patience et à l’écoute de Christophe Soulat qui a réalisé cet EP (NDLR : Un extended play, abrégé en EP, est un format musical plus long que celui du single, apparu dans les années 1950), grâce aux conditions avantageuses que présente le fait d’être dans un lieu qui nous a vu naître en temps que groupe, Le Nôtile (NDLR : le studio d'enregistrement municipal qui se trouve au conservatoire de musique), cette journée d’enregistrement nous est apparue comme une belle récréation. L’émotion a pris plusieurs formes. D'abord un peu de stress face au côté définitif de l’enregistrement que l’on voulait rapide, la joie en s’entendant mutuellement s’appliquer à bien faire, la libération une fois le « méfait » commis.
Pourquoi Paris-Vierzon ?
Elle est née de plusieurs messages que m’avait laissé Manu Booz (NDLR : Vierzonnais aux cheveux blancs et longs et co-scénariste, entre autre du film Camping) sur mon répondeur. On les a découpés en tranches et juxtaposé, Jack Guitar s’en est emparé, il a fait une musique qui nous a imposé le refrain. Ces messages venaient tous de la gare, en attendant le train Vierzon-Paris-Vierzon. Facile, non ?
Vous auriez pu repeindre le pont de Toulouse pour la photo...
C’est prévu ! On voulait simplement que cet EP soit la dernière photo moche du pont, qui grâce à l’intervention de Jack Key prendra bientôt des couleurs Pop-Art. Et si l’Album Blanc des Beatles avait été le dernier témoin de la perception qu’avait l’humanité du blanc ? Ils auraient pour le coup été vraiiiiiiment plus célèbres que Jésus-Christ !!! Et puis le pont multicolore, quel meilleur emblème pour une pochette de disque d’un groupe Vierzonnais et fier de l’être ?
Sur quatre chansons, trois sont en anglais. Manu Booz qui a écrit Paris-Vierzon ne parle pas anglais ?
Il est plus exactement écrit moitié en Boozien, moitié en Anglais. Le Boozien revêt plusieurs aspects, il peut aller du plus parfait Yaourt, au Martien le plus pur en passant par le Français courant. C’est cette forme rare que les antennes de Les Jack ont réussi à capter. Il devient ainsi accessible aux non-initiés, bien que la majorité des Vierzonnais comprend le Boozien quelque soit son enveloppe. Manu écrit sans arrêt, il invente sans arrêt, il suffit d’ouvrir le micro pour se laisser raconter un voyage dans la plus pure tradition Beat, ou une poésie de la nature sur fond de mare au diable. Vous pouvez vous retrouver sujet d’une scène imaginaire dans laquelle les birettes Berrichonnes organisent des cougar-nights desquelles vous ressortirez pour repartir en after à Lausanne ou Clermont-Ferrand… D’où l’on reviendra rentrer les poules de la Loeuf. Manu n’oublie jamais de parler de Vierzon, que ce soit dans une double page de Rock&Folk, ou dans les couloirs du Sénat. Il était temps qu’il soit associé, aussi modestement que nous pouvions le faire, à cette cité !
Il parait que ça fait dix ans que le disque doit sortir ? C'est plus ou c'est moins ?
C’est un disque dont le monde aurait sérieusement eu besoin dans les années 80. Il est donc totalement d’actualité !