Post publié le 15 octobre 2014 :
La bonne gauche sociale, protectrice, incarnant l'anti-thèse du salarié dominé, flexible et corvéable à merci ne se trouve pas à Vierzon. Pour la seconde fois en deux mandats, la CFDT fait éclater l'abcès du malaise des employés communaux. La CGT a bien tenté d'appuyer sur le bouton blanc pour faire sortir le pus mais, très vite, le préavis de grève à la police municipale que Vierzonitude a révélée, est restée à l'état de projet.
La CFDT revient à la charge avec une barque bien pleine qui montre qu'ici, au pays du sacro-saint prolétaire, que la direction soit de la gauche de la gauche ou de cette vilaine droite patronale, ce n'est pas mieux. Normal, les dirigeants de cette ville qui aimantent le vote de gauche ne se souviennent plus trop bien d'où ils viennent eux-mêmes. Entre les anciens soudeurs éphémères et les politiques professionnels biberonnés depuis la prime enfance à ce qu'être élu soit une vocation et un ticket chic pour la retraire, pas facile de savoir ce que vivent vraiment "les petites gens" qui travaillent.
Alors, entre les agents en longue maladie, les départs non remplacés, les agents communaux craquent, selon la CFDT. Au lieu de vouloir municipaliser des médecins à plusieurs milliers d'euros par mois, la mairie ferait mieux de remplacer les agents manquants dont l'utilité ne fait aucun doute. Mais il vaut mieux montrer aux électeurs que la ville leur fournit des toubibs dans un dispensaire plutôt que d'embaucher des agents qui ne rapportent pas un bulletin de vote.
A en croire la CFDT, le personnel communal est au bord de la rupture. Mais le plus strident, dans cette affaire de mal-être dans une municipalité de gauche dont les patrons vivent comme des gens de droite, reste le projet d'annualiser les plannings, histoire que les agents soient corvéables à merci. Il y a même des heures dominicales mal compensées, nous qui croyions, à Vierzonitude, que le paradis du salarié était dans le marxiste, même très largement dilué, voilà, qui est rageant. Des agents prévenus au dernier moment, raconte la CFDT, des appels le week-end end pour d'autres qui apprennent dans quelle écoles ils vont travailler le lundi. Ca sent quand même l'organisation irréprochable non ? C'est plus facile d'appeler à la révolution et à la sixième république que de se préoccuper de son propre personnel.
Mais tout ça c'est la faute à Hollande qui prive les collectivités de l'argent qui leur est dûe, forcément, le personnel en pâti. Si ce n'est pas malheureux de laisser les socialistes aux commandes, quand même ! La CFDT parle carrément de "collègues en souffrance " et "d'un délitement de la solidarité." Fichtre, la solidarité sociale a du plomb dans l'aile, à Vierzon ? C'est un coup à faire revenir Mélenchon sur le devant de la scène, ça. La majorité préfère la solidarité qui se voit, pour l'électorat, c'est porteur, plus que de répondre aux gémissements de quelques fonctionnaires nantis qui gagne dix fois mois qu'un député. Bon sang de bois, où est donc passée la gauche ? Dans le siphon de l'évier avec l'eau de la vaisselle. La pellicule grasse au fond ? C'est le Front national qui attend sans rien dire...