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Vierzonitude

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Le site de la Française vendu pour 180.000 euros

Publié par vierzonitude sur 12 Juillet 2022, 09:04am

Le site de la Française vendu pour 180.000 euros

Après avoir décidé, sans concertation, et avec un irrespect pour le patrimoine qui frise l'indécence, de vendre la maison de Célestin Gérard, le créateur du machinisme agricole, pour la modique somme de 180.000 euros destinés à boucher un trou dans le budget, la ville a également décidé de vendre l'intégralité du site de la Société-Française, esplanade comprise, pour le même prix. 

"La ville n'a pas vocation à gérer des verrières classées monuments historiques qui nous coûtent un bras en verrier", a déclaré un élu qui n'y connaît pas grand chose et le fait savoir. Avec l'argent ainsi récupéré, la ville compte créer un parking dans le jardin de l'Abbaye. "Ce sera quand même plus pratique pour les Estivales du canal, notamment pour installer les gradins" explique un élu qui nous dit aimer l'odeur du bitume.

La vente du site de la Société-Française n'apparaît sur aucun site, c'est normal, la ville a déjà désigné l'acheteur, comme la maison de Célestin Gérard. Le site de la Française aura une vocation marchande. Il sera un peu transformé. "Nous allons retirer les verrières, pour les remplacer par des parpaings et sur l'esplanade nous allons créer des abris pour chariots entièrement autonomes avec des panneaux solaires", nous explique le promoteur du futur hypermarché de la Française. "Nous allons aussi récupérer l'eau de pluie comme sur la future plateforme logistique. Nous installerons des ruches pour faire du miel de pot d'échappement qui sera vendu en magasin."

"Il est temps que les Vierzonnais comprennent que le patrimoine ne sert que de repose poussière. Dans les mois qui viennent, nous annoncerons d'autres ventes, regroupées sous une bannière unique, "Grande braderie des joyaux vierzonnais", nous confie un élu de la Nupes. Le site de la Française a donc troyvé sa vocation. "Toutes ces histoires d'ouvriers et de tracteur,s ça commence à dater. Il est temps d'entrer en 2022." Par la grande porte !

(Ce post est une fiction. Toutefois, il y a un peu plus d'un, qui aurait cru à un post annonçant la vente de la maison de Célestin Gérard à un privé ?)

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L
Le Berruyais
12/07/2022 11:42
Un parking dans le jardin de l'abbaye?Il ne manquait plus que ça!Déja que ce magnifique jardin(avant l'arrivée des cocos)est complètement dévasté avec ces Estivales qui n'interressent qu'une minorité de Vierzonnais!
Répondre
V
vierzonitude
12/07/2022 13:07
Vous avez lu jusqu'au bout ?<br />

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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