"De nouveaux barèmes de régularisation s'appliquent au 20 mars 2019. La SNCF et TER renforcent leur engagement pour lutter contre la fraude et garantir un système de transport équitable", nous explique-t-on. Equitable, c'est-à-dire, supprimer le personnel des guichets et nous obliger à dialoguer avec une borne. Sauf que, par expérience, il arrive (parfois, pour ne pas dire souvent), que la borne déconne (c'est pour la rime) et qu'il n'y a plus de personnel.
À compter du 20 mars 2019, si vous n'êtes pas en règle lors de votre accès à bord, voici les tarifs.

Vous avez bien lu : même si vous vous présentez spontanément au chef de bord, bing, vous raquez entre dix et soixante euros de plus sur votre billet, selon les kilomètres à parcourir. C'est sympa de faire payer la bonne foi. Les contrôleurs sont sans doute ravis de faire face à une nouvelle colère des usagers, c'est déjà pas simple parfois pour eux. La mauvaise foi, et c'est normal, est encore plus chère lors d'un contrôle, de cinquante à quatre-vingt-dix euros de plus.

On ne vous parle pas du reste. Que la SNCF fasse payer la fraude, d'accord. Mais pourquoi imposer un tarif pour la bonne foi et surtout un nouveau barème de bord ? Il existe des petites gares sans rien, sans distributeur, sans personne. Et forcément, on ne peut acheter son billet que dans le train.

C'est tout bénéf pour la SNCF. En utilisant l'appli ou la borne, hop, plus d'humains et des économies. Et quand les trains arrivent en retard, quand ils sont annulés faute de personnel roulant, ou parce qu'il pleut, neige, givre, fait trop chaud ou qu'il y a des feuilles mortes sur les rails, les usagers aussi peuvent présenter la facture ? Faire raquer parce qu'on s'adresse au chef de bord pour un billet, c'est comme si la police vous dressait une amende quand vous allez déposer plainte.