Il y avait un temps (électoral) où la ville de Vierzon n'avait que du mal à dire de Véolia quand le groupe gérait l'eau et l'assainissement de la ville de Vierzon. Mais plus maintenant. Entre temps, la ville a récupéré la gestion de l'eau. La Société d'économie mixte, bras armé financier de la ville, a fait construire un nouveau siège social à Véolia sur le parc technologique. Et route de Puits-Berteau, l'ancien siège est toujours vide : sera-t-il taxé pour sa vacance comme les propriétaires de Vierzon le seront bientôt ?
Mais c'est que la compagnie des eaux et de l'ozone, sise 21 rue de la Boétie à Paris (78008), filiale du groupe Veolia Environnement, offre une aide financière de 13.000 euros (hors taxe) à la ville pour la programmation du Mac-Nab, dans le cadre d'un contrat de parrainage de quatorze pages, avec clauses de confidentialité et vocabulaire adapté.
Du coup, une dotation de 168 places, réparties sur l’ensemble de la programmation avec en moyenne 10 places par spectacles sera offert au généreux partenaire. Soit un montant de 5.688 euros, prix public, donc à déduire des 13.000 euros...
Mieux. "Des temps d’échanges privilégiés seront proposés avec l’ensemble des partenaires de la saison", lit-on dans la délibération. Ces rencontres prendront la forme de trois soirées alliant un cocktail simple ou cocktail dînatoire, à déduire des 13.000 euros. La ville prendra, en effet, à sa charge ces cocktails après spectacle et le donateur pourra proposer des opérations de sensibilisation à la qualité de l'eau et à la préservation des ressources et de l'environnement. Comme c'est touchant.
Certes, il n'y aura pas de homard bleu servi aux cocktails, mais tout de même, nos élus de gauche ont oublié, selon leurs propres analyses, que Véolia s'était faite la cerise pendant des années sur le dos des abonnés (eau et assainissement) vierzonnais. Et on leur offre des cocktails avec finalement l'argent des Vierzonnais...
Chassé par la porte, le groupe honni revient par la fenêtre grâce à sa générosité que l'on va récompenser de cocktails dînatoires, gentils entre-soi au cours desquels on parlera culture bien sûr, entre gens de bonne compagnie pendant que les petites (gens) se presseront par la porte de sortie pour rentrer chez eux.
Que le généreux payeur de son billet pour un spectacle du Mac-Nab en soit aussi récompensé, oh, pas à la même hauteur, il faut différencier le peuple suant du Parrain. Le Parrain, c'est ainsi que le donateur est nommé, dans le contrat. Francis Ford Coppola n'avait pas prévu ça...
Rien n'est donc gratuit. Car en effet, à travers ce petit billet de 13.000 euros, il y a la volonté de promouvoir une image de marque et une notoriété. A qui seront destinés les 168 places ? Au personnel de Véolia, à leurs familles, amis ? Ou ces billets seront-ils généreusement offerts à celles et ceux qui aimeraient se payer un spectacle au Mac-Nab mais qui ne le peuvent pas ?