Arrêtons-nous un instant sur cette phrase prononcée par le maire de Vierzon sur le site de France Bleu Berry, à propos de la vente de la maison de Célestin Gérard : "Des gens m'ont contacté en me disant qu'ils souhaitaient eux aussi acquérir cet édifice en faisant une offre supérieure. Je ne veux pas qu'il y ait de doute sur notre volonté de faire cette vente en toute transparence, c'est pourquoi on change la délibération."
Mais alors, si le maire ne voulait pas qu'il y ait de doute sur la volonté du conseil municipal de faire cette vente en toute transparence, pourquoi cette vente n'a-t-elle pas été réalisée en toute transparence, dès le début, alors ? Pourquoi cette non-transparence transpirait-elle dans la première délibération qui annonçait d'une part la vente de la maison de Célestin Gérard et le nom de l'acquéreur d'autre part ? Une affaire rondement ficelée.
Si personne n'avait rien dit, en l'occurrence Vierzonitude qui a publié un post sur le sujet dimanche entrainant des réactions nombreuses, les surenchérisseurs n'auraient pas pu surenchérir et la majorité aurait voté comme un seul mouton sans même soulever une paupière de contestation. Car il y a bien deux problèmes dans cette vente : la méthode et le fait que cette maison tombe aux mains du privé.
"Ceux qui croient que parce que ce serait privé, on pourrait faire n'importe quoi se trompent", explique le maire à France Bleu Berry. "L'architecte des bâtiments de France est là pour veiller sur les choses classées. Le château de Chenonceau est privé. Cela ne pose pas de problème. La façade ne sera pas menacée." On se doute bien que le nouveau propriétaire ne va pas défoncer les sculptures à coups de burin. Mais pourquoi vendre un tel bien historique comme on vendrait n'importe qu'elle cabane de jardin ?
"On veut vendre parce que ce n'est pas la vocation de la ville de posséder un restaurant même si sa gestion a été confiée à un gérant privé. On a besoin de cet argent pour les écoles ou nos routes par exemple", argumente encore le maire de Vierzon. Louables précautions pour nos chères têtes blondes et les amortisseurs de nos voitures. Mais pas sûr qu'avec 180.000 euros, la ville fasse des miracles de travaux dans les écoles pour lesquelles pourtant, les élus se vantant d'être très bien subventionnés. Quant à la voirie, s'il faut refaire des routes pour le tour de France, pas sur le dos du patrimoine local.