Ah c'est beau cette valse des chiffres, on dirait Brel dans la valse à mille temps. Dans le dernier bulletin municipal, on annonce une centaine d'étudiants dès la rentrée 2023 entre le campus connecté, le CNAM et Algosup, soit une moyenne de 33 élèves pour chaque structure. Et 11 start-up. Coût total : 2,3 millions d'euros pour la réhabilitation du clos et du couvert et 4 millions d'euros pour l'aménagement du B3 en campus.
Et dans la presse locale, le chiffre grimpe : 180. C'est pour faire plus sérieux. 80 du CNAM, 20 du campus connecté et 60 annonce Algosup. Peut-être qu'avec un poeu d'engrais et en arrosant copieusement, le nombre va croître encore, non ?
Bien sûr, ce n'est que le début. On a connu des débuts... néant avec les fameuses écoles parisiennes qui devaient déverser des dizaines d'élèves dans des locaux aménagés à coup de centaines de milliers d'euros. Résultat : 0 élève. Alors, on a le droit d'être méfiant avec l'argent du contribuable.
Nous avions eu droit à des promesses de centaines d'élèves dans le campus numérique, certes, pas à son ouverture, mais crescendo. On aurait pu penser que le nombre d'élèves aurait été alléchant, à la rentrée 2023. 200, 300. Mais une centaine dans trois structures, il y a des classes de lycée qui compte plus d'élèves que cela.
Doit-on douter ? Doit-on laisser une chance au produit ? Oui, sans aucun doute, de toute façon, désormais, il faut que ça marche. Si le campus connecté et le CNAM, ne sont pas des exceptions à Vierzon, (il en existe partout ailleurs), Algosup devait tirer le campus numérique par le haut. Or, il n'existe plus aucune communication officielle autour du nombre d'élèves pour cette école privée à 9.500 euros l'année.
Pour les élèves, qu'on espère nombreux, existe-t-il un self, une cafétaria, des logements étudiants, des chambres même ? On n'a pas vu ça dans le projet. L'ambition du lieu occulte la réalité de l'instant. Oui, on a le droit d'être méfiant.