Si cette initiative a le mérite d'exister, rue Joffre, (des loyers à 170 euros dont 70 à la charge des porteurs de projets) n'est-il pas simplement trop tard ? La ville n'a-t-elle pas trop attendu pour remettre de la vie rue Joffre ? On apprend, avec joie, que neuf porteurs de projets se sont faits connaître pour installer des commerces rue Joffre. Mais quelle en sera la urée de vie dans une rue abandonnée où plus personne ne passe, où le haut de la rue est un désert profond ? Car ouvrir des commerces ne suffit pas, il faut "le flux", c'est-à-dire, du passage et parmi ce passage, des clients. Qui a envie de venir rue Joffre dans l'état actuel de la rue ?
On lit, dans la presse, la nature des commerces volontaires, dont la création de bijoux par exemple. Regardez ce qui se passe rue Voltaire, Fée Mini T ferme faute de... clients, rue Voltaire. Une politique commerciale, ce n'est pas seulement attendre que l'Etat verse des subventions pour se bouger. Faire revivre la rue Joffre, ce n'est pas seulement permettre à des projets d'émerger, il faudra les faire vivre. Vous avez vu l'environnement de la rue ? Aucuns travaux prévus, aucune volonté de pérenniser la rue piétonne. Aucun projet si ce n''est jeter dans la gueule du loup, des porteurs de projets pleins d'espoir. Combien s'y sont cassés les dents ?
Répétons-le, l'initiative est généreuse, elle doit exister, mais pas brute de décoffrage.? S'interroge-t-on de savoir comment faire remonter les gens rue Joffre ? Comment, le samedi, par exemple, occuper la place du Marché au Blé ? En bas de la rue, le magasin de jouets a fermé. Le magasin Au fil de la mode va le faire, la brocante sans doute à la fin de l'année. En quoi les nouveaux commerces auront plus d'espérance de vie que ceux qui étaient là depuis plusieurs années et qui n'ont survécu ? D'ailleurs, ce dispositif ne concerne que le bas de la rue Joffre, pas le haut, déjà condamné...
Il faut changer l'image de la rue. Le constat est sévère : 16 boutiques ouvertes sur 52 en 1982. Retranchez-y le magasin de jouets fermé et la boutique Au fil de la mode, cela fera 14, sur 52 pas-de-porte... Pas besoin d'un dessin. La ville imagine qu'en ouvrant des commerces rue Joffre, les gens reviendront. Non ! Il faut ramener de l'animation, de l'envie. On lit dans la presse que la périphérie se développe, oui, mais qui permet ce développement ? Qui vote pour les projets commerciaux, les élus ! Et on parle de trier les activités pour ne pas faire de concurrence déloyale. Ceux qui ont voté pour la magasin de sports ne se sont pas posés la question...
Vierzonitude avait vu juste : le 25 avril dernier, nous annoncions une expérimentation commerciale qui concerne la rue Joffre. Des loyers de commerces très peu élevés, que nous chiffrions, d'après nos informations, à 150 euros par mois. La presse locale confirme cette expérimentation, à travers "une pépinière commerciale à loyers très peu élevés, pour des porteurs de nouveaux projets".
Le problème, c'est que vu l'état de cette rue, qui osera tenter une aventure commerciale dans une rue complètement déserte avec des commerces qui ont d'ores et déjà annoncé leurs fermetures ? Qui osera ouvrir un magasin dans une rue où plus grand monde ne vient ? Pourquoi avoir attendu que la rue Joffre soit moribonde pour agir ? La réfection de la place du Marché au Blé devait donner un coup de pouce. Mais l'ouverture de nouveaux commerces (studio photo, magasin de pêche), ne permet pas de compenser ceux qui ont fermé (boulangerie, pressing, bistrot, cabinet médical parti à Méreau...)
Voilà ce que nous écrivions le 25 avril 2018 : C'est, d'après nos informations ce que la ville de Vierzon est en train de mettre sur pied via la Société d'économie mixte de Vierzon. Elle aurait eu des contacts avec plusieurs propriétaires de la rue Joffre qui seraient prêts à baisser le prix des loyers pour accueillir des activités commerciales dans des pas-de-porte vides.
L'idée, bien sûr, c'est de remplir les dents creuses et de montrer que la rue Joffre peut encore attirer des commerçants. Il faudra surtout permettre aux piétons de retrouver le chemin de cette rue qu'ils ont abandonnés depuis longtemps. Le prix attractif de ces loyers attira-t-il des commerçants ? Et pour combien de temps ? n'est-il pas trop tard pour s'occuper de cette rue alors que le nombre de commerces vides est deux fois plus élevé que le nombre de commerces ouverts ? Si ce projet se concrétise, la ville aura au moins essayé de fair quelque chose, c'est déjà un bon point.