Nos élus nous expliquent (pourquoi ne les croirait-on pas) qu'ils ont entrepris des démarches auprès de Vinci pour obtenir la gratuité de l'A71 entre le péage des Forges et celui de la route de Paris, pour les camions uniquement, les autres peuvent se brosser.
Au total, un peu plus de six kilomètres, les six kilomètres de la discorde. Pourquoi avoir attendu 2023 et la venue encore hypothétique d'une plateforme géante avec trois cents camions supplémentaires à la clef pour s'y intéresser ?
Rappelons, pour l'histoire, que lorsque l'autoroute A71 a été ouverte, à Vierzon, en 1989, notre président de la communauté de communes de Vierzon était déjà maire-adjoint et que l'on ne se souvient pas qu'il ait fait cette requête auprès du concessionnaire de l'époque. Pourtant, une municipalité de progrès comme celle de 1989 aurait pu s'intéresser aux intérêts des habitants. Que nenni.
Trente quatre plus tard, on nous soumet cette hypothèse de gratuité sur laquelle repose toute la conception écologique de nos élus de la majorité... Si la gratuité est établie, les camions ne se déverseront pas dans Vierzon et sur ses axes alentours. De plus, la théorie bien que fumeuse de l'accès de la plateforme multimodale du Vieux-Domaine aux camions repose sur cette seule gratuité.
Mais pour cela, il va falloir que quelqu'un paye. Et comme nos élus communistes à la chinoise ne sont pas à un paradoxe près, ils vont certainement payer la note aux frais du contribuable pour qu'une entreprise privée puisse faire ses bénéfices sur le dos de salariés mal payés.
Rien que cette phrase devrait déclencher une grève de la CGT mais le syndicat, encore inféodé à un certain pouvoir local, ne trouve pas dérangeant qu'à Vierzon, on fasse payer 9.500 euros à des élèves et qu'en même temps, comme dirait l'autre, on offre des emplois sous-payés aux prolétaires de cette ville.
Il est quand même étonnant qu'un blog honni par une partie de la gauche soit obligé de parler comme la gauche radicale pour qu'on comprenne à quel point, à Vierzon, nous sommes dans la mélasse. Quant à la gratuité, c'est une belle chanson.