Le président de la communauté de communes de Vierzon sera donc autorisé, ce soir, "à signer la promesse de vente à intervenir et l'acte en la forme authentique de vente", soit une promesse de vente de 11.728 mètres carrés de terrain sur le parc technologique pour un montant de plus de deux millions d'euros. Un promoteur immobilier a l'intention d'y ériger un bâtiment logistique de 80.000 mètres carrés. Comme Vierzonitude l'a écrit (lire ci-dessous), les élus rongent leur frein. L'enthousiasme qui accompagne un tel projet qui promet plusieurs centaines d'emplois n'est pas au rendez-vous.
Parce que ce n'est qu'une promesse de vente, un projet à l'horizon 2023. Ce mercredi soir, la communauté de communes devra voter aussi la vente d'un immeuble occupé par la Chaudronnerie vierzonnaise au Bas-de-Grange. Et ça donne ceci : "autoriser le Président à signer la convention à venir entre la communauté de communes et la société La chaudronnerie vierzonnaise". On ne parle pas de promesse de vente là, mais d'une convention, donc là c'est du sûr et du solide.
On sent bien que la communauté de communes de Vierzon marche sur des œufs avec ce projet de construction d'un énorme bâtiment logistique sur le parc technologique. Elle marche tellement sur des œufs, qu'elle en oublie de mettre en avant le nombre d'emplois promis : "plusieurs centaines".
En d'autres temps, la communauté de communes aurait sorti la grosse caisse, le clairon et on a connu des élus moins timorés quand il s'agissait d'annoncer plusieurs dizaines d'emplois dans un restaurant dont l'enseigne a fermé depuis... Ils perdent en vivacité nos élus, à tel point que l'article qui est consacré à ce projet, sur le site de la communauté de communes, est ainsi titré : "Un beau projet à venir sur le parc technologique." Ah oui quand même !
On peut lire qu'"après l’installation de Combronde Fer-Auvergne en 2015 avec deux trains par semaine avec le port du Havre, la Communauté de communes franchit une étape supplémentaire dans le domaine de la logistique. Et pas des moindres !" A la seule différence près que Combronde est une entreprise logistique qui a installé ses containers aux Forges. La société Virtuo industrial property est à la logistique ce que Reidem est au commerce : un constructeur de locaux qui les loue ensuite. Rappelons que l'Orée de Sologne est à plus de 50% de vacance commerciale et le promoteur a très bien su se vendre.
Bien sûr, on accusera Vierzonitude de ne pas s'agenouiller devant la grandeur des élus qui ont décroché un tel projet sauf que pour l'instant, il n'y a pas de projet d'entreprise, il y a une juste un promoteur qui va construire des bâtiments dont on espère qu'il le fera sans l'aide d'argent public. Et puis, on attend le fabriquant de nourriture pour bétails sur le centre routier aussi. Une fois construits, il faudra louer les plus de 80.000 mètres carrés de locaux sur les 17 hectares de terrain que s'apprête à acheter la société, "spécialisée dans le développement et l’investissement en immobilier d’entreprise". Il parait aussi que "la société Virtuo possède un solide savoir-faire dans le développement de projets industriels innovants. Elle a mené à terme de très nombreux projets au plan national." On peut aussi lire dans la presse que "cette plateforme logistique n’est pas destinée à accueillir le géant Amazon". Etrange précaution qui a dû être glissé dans le tuyau de l'oreille des promoteurs par les élus : dans une ville qui accueille les financements d'Etat pour développer et maintenir son commerce de proximité, y installer le géant Amazon, chantre du capitaliste tueur de commerces de proximité, cela l'aurait foutu un peu mal.
"A l’heure de l’explosion de la vente en ligne, ce projet dédié aux activités de distribution et de logistique représente une vraie opportunité et de réelles perspectives pour notre bassin d’emploi", nous renseigne la communauté de communes, chargée aussi du commerce... "Mais pour l’heure, le projet n’est qu’au commencement", lit-on encore dans la presse. Pas avant 2023. Une telle prudence fait froid dans le dos. Nos élus ne croiraient-ils pas non plus à ce beau rêve ? Ou faut-il de la matière pour une prochaine campagne des législatives que pourrait mener le premier vice-président de la communauté de communes.