Mais où vit-on ? Voilà que les croyants manifestent, avec l'autorisation des préfectures, pour le droit à la messe, comme étant "essentielle", à l'image d'un rayon de pâtes en supermarché ou d'un garage de sous-préfecture. On aura quand même tout vu, dans cette société étrange où les croyants dont leurs représentants veulent tailler dans le gras de la liberté d'expression, s'en servent largement, sans mégoter, pour réclamer le retour des messes. "Il n'y a pas plus de risques à aller à la messe que d'aller faire ses courses". Alors, à quand un drive pour venir retirer sa nourriture spirituelle ?
"Le catholique a une vie spirituelle individuelle mais il doit aussi avoir une vie spirituelle collective. Ça fait partie du corps de la foi", lit-on dans la presse locale. Ah, une bonne tranche de foi et au lit ! Parce que si maintenant les culs-bénits qui affichent des slogans tel que "Touche pas à mon culte", un précepte qu'ils devraient faire appliquer à certains hommes d'église peu regardants de l'intimité de leurs jeunes ouailles, se mettent à vouloir prier collectivement, on n'en a pas fini avec la Covid. Comme quoi, les miracles, c'est bien du pipeau !
D'autant que les lieux de culte sont ouverts. Les messes sont interdites, comme le droit de déjeuner dans un restaurant ou d'écumer les cabines d'essayage. En quoi, la messe serait-elle devenue un droit ? Vont-ils demander à l'inscrire dans la Constitution et faire des prie-Dieu avec le petit bois de la loi de 1901 sur la laïcité ? Voilà qu'on lit encore que "la messe est un besoin vital". En ces temps de pandémie on aurait plus besoin de lits de réanimation que d'entendre la messe.
Décidemment, c'est un confinement singulier que nous vivons-là. On pensait que les croyants voulaient l'amour de leur prochain, mais ils veulent surtout la prochaine messe. On espère en tout cas que les bistrots seront rouverts avant la tenue des messes.