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Vierzonitude

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Sanaga, le dessinateur de presse made in Berry a encore frappé !

Publié par vierzonitude sur 25 Septembre 2022, 09:28am

SANAGA | Shop uTip

SANAGA | Shop uTip

Je dessine de la main droite des idées de gauche. Dessins de presse, illustrations et BD made in Berry.

https://utip.io/sanaga/shop?fbclid=IwAR0x-vdAQCfltINtF5aTdLIBK4Am8y8gWE5Eu6kDXokG_qsJ2fN4bt1wpj8

Sanaga, le dessinateur de presse made in Berry a encore frappé !

On a découvert ce dessin de Sanaga sur Vierzon,

alors on a voulu savoir qui était ce dessinateur. On lui a envoyé un petit mot via facebook, il a répondu, accepté une interview, genre questions-réponses. Alors, la voilà. Ne vous gênez pas, c'est très bien. Et en plus Sanaga n'habite pas loin de Vierzon, Sancoins, ce n'est pas loin.

Sanaga, le dessinateur de presse made in Berry a encore frappé !

Interview réalisé en 2020 : 

 

Qui se cache derrière Sanaga ?

J’ai 36 ans, je vis dans le Cher à Sancoins et j’exerce le métier de formateur indépendant. Parallèlement à cela, je réalise des dessins d’actualité depuis 2018.

 

Vierzon, vous connaissez de vue, de réputation, par expérience ?

Les trois ! Dans le cadre de mon travail de formateur, j’interviens régulièrement à Vierzon. Même si j’avoue que je ne prends pas le temps de découvrir réellement la ville à cette occasion.  Pour le dessin sur la ville en quarantaine, la référence à Vierzon m’intéressait car dans l’imaginaire collectif cela représente la ville type de province, paumée et déserte. Mais j’aurais pu me moquer de Vesoul, de Honfleur... En fait, toutes les villes citées dans la chanson de Brel !

 

Le dessinateur de presse est-il vraiment en voie de disparition ?  

Dans la nature, les espèces disparaissent dès lors que leur milieu n’existe plus. Le lieu de vie du dessinateur de presse, c’est la presse. Or, ces dernières années la presse papier va globalement mal, et la presse en ligne peine à trouver un modèle économique durable. Donc oui le dessinateur de presse est à inscrire sur la liste des espèces en voie de disparition, même si ponctuellement et localement des initiatives de réintroduction sont à signaler !

 

Où vos dessins sont-ils publiés qu'on se passe l'adresse ?

J’ai commencé il y a deux ans à publier un dessin d’actualité (quasi) quotidien sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter), utilisés un peu à la manière d’un blog. De fil en aiguille, j’ai noué quelques contacts avec la presse papier et en ligne. En plus des réseaux, on retrouve les dessins dans les magazines suivants : Reporterre (actualité et écologie), la maison écologique (construction et écologie), Mazette (actualités satiriques), le Coq des Bruyères (actualités satiriques)...

 

Un album sur Vierzon ça vous tente, franchement, il y a de quoi ! 

Qui le lirait, y’a encore des gens à Vierzon ? 

 

Vous avez des projets de publication ?

J’essaye de ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Avant l’édition, il faut déjà publier ! Je continue à proposer régulièrement mes dessins à des magazines et des journaux pour faire grandir tranquillement le projet « SANAGA ». Sinon depuis cette année, j’ai créé une page Tipeee sur le Web qui permet, en échange d’un soutien financier, de recevoir des contreparties comme notamment un fanzine (publication auto éditée) mensuel... et puis probablement en fin d’année, j’auto éditerais un recueil des meilleurs dessins de l’année.

 

Vos sujets de prédilection ?

Je n’ai pas la sensation d’avoir des sujets de prédilection, toute l’actualité m’intéresse, du moment qu’il y a une couche de bêtise à y traquer ! Mais il est vrai qu’en cherchant bien, les thèmes écologie, politique et social semblent sortir du lot...

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Commenter cet article
D
ddd
13/10/2022 20:13
wshhh
Répondre
W
Wizard
29/02/2020 15:04
L'ambition et le culte de l'excellence finiront par avoir raison de vos velléités culturelles...
Répondre
V
vierzonitude
29/02/2020 15:34
Vous pourriez être plus clair ?

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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