"La rentrée sera chaude, car on a une maire seulement là pour inaugurer des chrysanthèmes", avait déclaré le conseiller municipal d’opposition Vierzon 2020), Laurent Desnoues, lors du dernier conseil municipal. Voici l'intégralité des échanges de la séance du 6 octobre à ce propos.
Madame le maire : Tout d’abord, me qualifier de « Maire seulement là pour inaugurer des chrysanthèmes » est à la limite du sexisme. Je ne pense pas que vous auriez dit cela à mon prédécesseur. Quant aux inaugurations c’est bien le signe qu’il se passe des choses à Vierzon.
Quand j’inaugure la Foire exposition et que je vais à la rencontre des artisans et commerçants , je n’ai pas l’impression de perdre mon temps. Mais peut-être n’avons-nous pas la même conception des rapports humains.
Enfin les chrysanthèmes étant principalement l’ornement des tombes, je vous le dis, je ne laisserai ni la majorité municipale, ni moi même être enterrées par des polémiques stériles, dont les Vierzonnais n’ont que faire. Comme d’habitude, le manque de sérieux de l’opposition est évident. Je sais en revanche pouvoir compter sur l’ensemble des forces de notre majorité, pour que des solutions soient trouvées afin de servir et de continuer à servir nos administrés, pour garantir l’égalité de tous face à cette situation de crise dans laquelle nous ne laisserons personne sur le chemin. Nous avons commencé à travailler. Laissons les chrysanthèmes à ce modèle capitaliste, qui nous montre désormais chaque jour qu’il doit appartenir au passé.
François Dumon, conseiller municipal : Monsieur Desnoue, vos propos à l’encontre de Madame la Maire, je les trouve à la fois inadmissibles et méprisants. Vous ne les auriez pas tenus face à un homme, Maire de cette commune. Il faudrait un peu de décence aussi, Madame Ollivier à été élue le 22 juin, soit avec les mois de juillet et d’août, un seul mois d’activité plein, le mois de septembre. Se permettre des jugements sur une personne alors qu’elle n’a qu’un mois d’exercice, je trouve ça inadmissible et dédaigneux mais surtout indigne d’un élu !
Vous appartenez à un groupe Monsieur Desnoue, qui n’a pas de leçon à donner aux autres. Dois- je vous rappeler la liste des gens qui ont démissionné de votre groupe, sans parler de votre chef de file, Christophe Doré ? Je vais peut être en oublier, tellement il y en a ! Et vous osez donner des leçons ? Un peu de dignité, un peu de décence, vos propos sont malvenus vis à vis de
Madame Ollivier ! C’est peut être là, le seul moyen que vous avez trouvé pour exister, car ce n’est pas avec vos
propositions lors des Conseils municipaux ou avec les propositions que vous portez pour la Ville que vous pouvez exister.
Solange Mion, maire adjointe : Je veux réagir aux propos de Monsieur Desnoue. Je me suis sentie insultée à plusieurs niveaux. Premier point : L’inauguration des chrysanthèmes je ne vais pas y revenir, c’est une insulte ! Non seulement à Madame la Maire, mais aussi à l’équipe municipale. Cela revient a dire que nous ne sommes que des perroquets, c’est insupportable !
J’ai ressenti ce que vous avez dit à madame la Maire comme une violence !
Laurent Desnoues, élu de l'opposition : Juste deux mots pour terminer. J’assume mes propos ! Il n’y avait aucun sexisme, je comprends votre véhémence, et j’aurais aimé voir la même, l’année dernière, quand Nicolas SANSU a parlé « du bal des débutantes » pour la visite des Secrétaires d’état, mais là aucun mot ! Votre patron vous a dit de vous taire c’est ce que vous avez fait ! Moi je n’en ai pas.
En effet, nos élus de la majorité ont la mémoire courte et surjouent des propos qui, prononcés par les leurs, les faisaient même rire. Car personne, dans la majorité, n'a moufté quand le maire de Vierzon d'alors, Nicolas Sansu, avait qualifié de "bal des débutantes", la venue à Vierzon de la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, de la ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, et de la secrétaire d’Etat chargée de l’éducation prioritaire.
L'une des secrétaires d'Etat a donc dit au maire de Vierzon, selon la presse, que "les propos sexistes qu'il a tenus en public à son égard et à l'égard de ses collègues sur un réseau social" étaient inacceptables, "de la part d'un élu de la République. Je trouve ça scandaleux."
La presse locale avait ajouté : "une remarque publiée sur sa page Facebook, au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes… Preuve qu’en politique, le sexisme a la dent dure." Mais bizarrement, pas d'emportement de François Dumon, de Corinne Ollivier ou de Solange Mion à ce moment-là. Normal, la gauche a le droit d'être sexiste, pas les autres !
Dans un tract diffusé par le groupe vierzonnais de la France insoumise, montrant la députée du Cher au côté du Président de la République, on pouvait lire "l’incompétence est en marche" et, au dos, "la députée invisible". Là encore, ni François Dumon, ni Solange Mion, ni Corinne Ollivier n'ont trouvé à y redire ! Pourtant, l'élu LFI aurait-il prononcé ces mots s'il s'était adressé à un homme ?Wendelin Kim, l'auteur du tract, réfutait dans un post sur sa page Facebook, qu'il n'était pas misogyne car il voulait "développer le sport féminin". C'est un peu comme Nadine Morano qui explique qu'elle n'est pas raciste car elle mange du couscous.