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Vierzonitude

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Tout était pourtant prêt pour les deux écoles...

Publié par vierzonitude sur 25 Septembre 2022, 16:27pm

Tout était pourtant prêt pour les deux écoles...

"Nous allons redynamiser la ville en accueillant des étudiants", c'est ce qu'avait souligné Corinne Ollivier, la maire de Vierzon, accompagnée du député Nicolas Sansu, lors d’une visite du chantier, à la Décale, organisée vendredi 8 juillet.

"À la rentrée prochaine, il accueillera les premiers étudiants venus suivre le double diplôme des deux grandes écoles parisiennes Efrei et Isit : le Bachelor international communication management et creative technology, qui a pour objectif de former des experts du numérique et du management international." Ben non, en fait, ce sera de la formation continue parce que...

"Ce n’est vraiment pas une formation pour les bacheliers qu’il faut faire à Vierzon, estime aujourd’hui Édouard Arnaud, mais de la formation continue. On peut apporter des ressources numériques aux entreprises, sur la digitalisation, la transformation digitale… Des domaines où il y a beaucoup de demandes." C'est gratuit ou faudra encore payer ?
 

"Ce nouvel espace aménagé comprend quatre salles de classe, un bureau, un local de rangement et deux sanitaires. Les travaux ont consisté à rénover thermiquement le bâtiment, mais aussi à le mettre aux normes des établissements recevant du public et à l’embellir." C'est ce qu'on pouvait lire dans la presse locale en juillet dernier. 

"Le bâtiment est rénové par la ville de Vierzon pour accueillir ces deux écoles et leurs étudiants dans de bonnes conditions, le temps qu’ils puissent rejoindre le B3 et le futur campus numérique, en cours de création par la communauté de communes Vierzon Sologne Berry." Il va être très occupé le futur campus numérique à 4 millions d'euros...

Pour cela, détaille encore la presse locale, il a fallu "isoler les faux plafonds et planchers ; remplacer l’ensemble des menuiseries intérieures et extérieures ; doubler et isoler les murs extérieurs ; remplacer les sols et peindre les murs ; réaliser deux sanitaires aux normes d’accessibilités des personnes à mobilité réduite ; refaire toute l’électricité avec un appareillage spécifique pour les écoles ; mettre en place un système de chauffage par dalles rayonnantes en faux plafond ; installer une VMC (ventilation mécanique contrôlée) dans les classes, le bureau et les sanitaires."
 

"Le bâtiment est également accessible et dispose d’un ascenseur."

Nos élus si contents n'ont rien vu venir : "après la création et l’installation du conservatoire de musique, de l’atelier artistique, le site reprend totalement vie avec l’arrivée des deux écoles parisiennes à l’étage." Pour la vie, il faudra attendre encore...

Et après ? "Mais quand les étudiants déménageront au B3, dans le futur campus numérique, une question se posera : « Que ferons-nous de ces locaux ? », s’interroge Corinne Ollivier. La réponse n’est pas encore connue." Ah si, maintenant on la connait.

"Mais ce nouvel espace pourrait-il participer à la création d’un conservatoire des arts sur le site de la Décale, projet souvent mentionné par Nicolas Sansu ? Il va falloir encore patienter un peu. Au moins trois ans." A louer, locaux vides... 

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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