La ville de Vierzon a lancé une étude de programmation pour la rénovation et l'extension du parcours muséographique du Musée de Vierzon et le réaménagement de ses abords. Ou quand la ville de Vierzon ancre l'idée que le B3 de la Société-Française n'accueillera jamais les fruits de son passé. Dans le document de cette étude demandée par la ville, cette dernière rappelle que "l’histoire du musée de Vierzon remonte au début du 20ème siècle. Ouvert en 1926, il bénéficie, à sa création, de dépôts de la manufacture de Sèvres. Le musée se trouvait alors à l’étage d’un immeuble situé à proximité du Beffroi. La réhabilitation du quartier du Tunnel-Château a entraîné la démolition de ce bâtiment."
En 1962, le musée est fermé et les œuvres mises en caisse par le conservateur de l’époque, le Docteur Tixidre. Malgré la fermeture de l’établissement, les collections ont toujours été enrichies afin de créer un fonds représentatif de l’histoire industrielle de la ville.
"Après l’adoption de la loi «Musée de France» du 4 janvier 2002, les collections du musée de Vierzon ont été inspectées", lit-on encore. "Compte tenu de leur intérêt et de la volonté de la ville de Vierzon d’ouvrir un nouvel établissement, le label « Musée de France » a été accordé à cet ensemble. En 2013, la Ville de Vierzon prend la décision d’installer de manière permanente les collections de son musée dans un ancien bâtiment du site industriel Société Française/CASE. C’est ainsi que ce site est devenu, au fil des mois et des aménagements progressifs, le nouvel espace du musée de Vierzon."
Pourtant, c'est bien dans le B3 de la Société-Française, en face donc, que le musée devrait être logiquement créé. Mais la ville de Vierzon n'attache aucune importance au symbole du lieu préférant y installer un bowling, un espace numérique et bientôt, une école d'infirmière.
Actuellement, le musée "présente sur 700m² d’exposition plus de deux siècles d’histoire industrielle du territoire avec notamment des collections dans le domaine de la céramique, du verre, de la confection, du machinisme agricole ou bien encore du chemin de fer."
La ville s'est cassé le nez sur son projet scientifique voulant faire de ce musée, l'avant-garde des combats sociaux, ou comment transformer le musée en musée des revendications...
"En 2018, le projet scientifique et culturel du musée de Vierzon a été validé par le service des Musées de France. L'objectif du projet est de faire du musée une structure culturelle de proximité tournée vers la ville et ses habitants mais également un établissement attractif pour les touristes."
Sauf que les élus refusent la thématique du musée du machinisme agricole qui n'empêcherait nullement de faire la place aux autres productions qui ont fait la notoriété de cette ville. Mais c'est tout de même le tracteur qui porte le nom de la ville qui continue d'assurer la notoriété de Vierzon...
"Le parcours doit permettre à tous d’appréhender les différentes facettes de l’histoire industrielle du territoire en mettant en scène une approche pluridisciplinaire des collections et des témoignages collectés sur l’histoire industrielle du territoire. Les hommes et les femmes qui ont pris part à cette histoire doivent être le cœur du musée et l’accueil des différents publics, le centre des préoccupations de l’établissement."
La ville estime qu'"aujourd’hui, après plus de dix années de fonctionnement, il semble indispensable de faire évoluer l’établissement. Il est notamment impératif d’agrandir et de rénover le parcours de visite afin de créer une scénographie modulable, propice à la création d’émotions et attentive au caractère industriel du bâtiment. La visite devra être enrichie de différents supports de médiation qui valorisent à la fois les œuvres et les témoignages recueillis. Le musée doit également se doter de tous les équipements nécessaires à son fonctionnement afin de lui permettre d’exercer au mieux l’ensemble de ses missions. Il pourra ainsi devenir un établissement accessible à tous et mener une politique des publics ambitieuse."
La mise à disposition d’une nouvelle surface d’environ 600m2, situé dans le prolongement du musée actuel et le même corps de bâtiment de l’ancienne usine offre l’opportunité de repenser le parcours muséographique en l’inscrivant dans une vision élargie, historique, patrimoniale, urbaine et paysagère conformément au projet scientifique.
"Cette étude devra prendre en compte le projet de requalification urbaine et paysagère des abords de la gare mené par la ville de Vierzon et celui de renaturation de l’esplanade située devant les anciens ateliers thermiques de la société Française mené par la Communauté de Communes Vierzon-Sologne-Berry. Ces deux projets s’inscrivent dans le cadre du programme « Action coeur
de ville 2 » signé en décembre 2023."
Ah le pouvoir des subventions....
Soyons franc : raconter l'histoire de Vierzon en si peu de place créé forcément de la frustration. Le musée de Vierzon, face aux extraordinaires nefs de la Société Française mériterait plus d'espace. Il a bien sûr le mérite d'exister, mais on sent bien qu'il y a dans ce mini-musée de quoi en faire plusieurs. Celui de Raymond Laumonier, l'ancien chef de dépôt de Vierzon, était jadis un espace à part entière.
Avec l'histoire ferroviaire de la ville, il y aurait de quoi créer un musée plus grand, plus intense, plus interactif mais...
Les vitrines montrant la porcelaine et les grès artistiques Denbac ne sont qu'un échantillon d'une formidable collection mais surtout d'une formidable production vierzonnaise. Il y aurait de quoi créer un musée plus grand, plus intense, plus interactif mais...
Les tracteurs de Vierzon sont à l'étroit dans le peu de surface qui leur est octroyé. On ne fait qu'effleurer l'histoire de la Société Française et du machinisme agricole de Vierzon. Quand on sait qu'en face, il y a de vastes espaces vides. Il y aurait de quoi créer un musée plus grand, plus intense, plus interactif mais...
... la ville de Vierzon ne veut pas mettre en valeur son patrimoine, trop ringard. Dommage parce que ce mini-musée ne demande qu'à grandir, qu'à qu'à s'enrichir, et ce ne sont les promesses en l'air des élus pour 2026 ou pour la saint Glin-Glin qui permettront de raconter l'histoire de Vierzon en grand.