Le 2 novembre 2010, dix curieux venaient fureter sur le blog Vierzonitude qui venaient de sortir des entrailles de cette ville par la nécessité de la regarder autrement, de la penser différemment, d'apporter un supplément d'âme, non pas en se pâmant devant chaque action municipale, mais en apportant la contradiction, le débat, le sens du détail et, disons-le, la preuve d'un attachement sans borne à cette ville. Ce que certains n'ont pas compris, c'est qu'aimer une ville, c'est surtout la rendre aux citoyens, la regarder avec des yeux de citoyens et ne pas la laisser, propriété exclusive de ce celles et ceux qui s'y font élire.
Treize ans plus tard, jour pour jour, vous êtes toujours plus nombreux à fréquenter ce blog, quotidiennement et sa page facebook annexe avec presque 6.500 personnes qui la suivent. Vous avez laissé près de 20.000 commentaires en treize ans, et vous êtes encore nombreux à en laisser chaque jour, des sympas, des pas sympas, des hostiles : seuls les commentaires diffamants et insultants ne sont pas publiés.
Treize ans que ce blog creuse son sillon, va au fond des choses, avec la complicité de ses lecteurs : combien êtes-vous à nous faire parvenir, régulièrement, une info, un coup de gueule, un coup de cœur, une photo ? A vouloir être présent sur ce blog ?
Il fait partie du paysage. Même les ceusses qui s'en défendent le lisent, en prétendant le contraire. Bien sûr, ce n'est pas un espace où l'on caresse chacun dans le sens du poil. La contradiction est son ADN, la critique son horizon, parce que la critique fait avancer, le compliment ramollit.
D'autres ont des lectures sélectives, et ne voit que les critiques. Peu importe. Ce n'est pas le cas. Nous relayons les initiatives, même celles avec lesquelles nous ne sommes pas forcément en phase. C'est un blog vivant, le miroir d'une ville, qui n'est ni l'organe officiel de la municipalité qui a le sien, ni l'organe officiel de l'opposition qui n'existe plus de toute façon.
Treize ans que ce blog scrute Vierzon, dans ses moindres détails, y étale ses contradictions, y plonge dans son passé, donne la parole à qui veut la prendre, confie ses humeurs, défend la liberté d'expression et le commerce de proximité, le patrimoine, les tracteurs, Jacques Brel. Il attire d'autres médias. Certains dressent un portrait flatteur, d'autres non. Mais souvenons-nous de ce reportage très positif de 52 minutes intitulé "T'as voulu voir Vierzon", ou du chapitre sur Vierzon du livre de Vincent Noyoux "La France des villes incomprises." Oui, Vierzonitude est combatif, acide, critique, dur mais parfois, à force de répéter les choses, ce blog arrive à ses fins. C'est ainsi qu'à Vierzon, il y a désormais une place Jacques-Brel.
Treize ans, depuis le 2 novembre 2010 que Vierzonitude est là, dans sa ville, dans ses murs, chez lui. S'il critique, il se fait aussi critiquer et répétons-le, hormis les insultes que nous ne publions pas, des commentaires parfois très hostiles ont leurs places, ici. Certains partis politiques nous ont traité de torchon, mais ce sont des partis politiques, ça ne compte donc pas. Ils sont réglés ainsi, à critiquer sans cesse et surtout qui les critiquent. C'est notre distraction, ce genre de contorsion.
En tout cas, merci de nous lire, de nous suivre, de nous remuer, de nous dire ce que vous pensez de nous nourrir. On espère encore longtemps. Mais chaque suffit sa peine. On sait que l'audience de Vierzonitude grandit encore, qu'il peut être lu par les "expatriés", loin de chez eux, par les habitants et ceux des communes alentours. Un immense merci !