Le centre de radioastronomie de Nançay travaille à son projet NénuFar. "Imaginez, agencés sur 400 mètres de diamètre, plus de 1 000 objets métalliques ressemblant à des parapluies dénués de toile, le mât planté dans la terre et dressé vers le ciel. Des objets terrestres non identifiés ? Pas du tout. Ce réseau d’antennes hypersensibles aux signaux radio, appelé NenuFAR, est le nouvel instrument de la station de radioastronomie de Nançay (Observatoire de Paris - CNRS - PSL - université d’Orléans), dans le Cher", écrit le quotidien.
"A son achèvement, apprend-on, ce sera le radiotélescope basses fréquences le plus sensible au monde sur sa fenêtre d’observation, située entre 10 et 85 MHz".
L'achèvement de NenuFAR (pour New Extension in Nançay Upgrading LoFAR) est attendu pour 2020.
Avec ce nouvel instrument, les scientifiques espèrent détecter des signaux venant de la fin de l’aube cosmique, au moment où les premières étoiles se sont formées, quand l’Univers n’avait que 180 millions d’années. Ou de découvrir les émissions radio des exoplanètes, de certaines étoiles. L’exploitation scientifique de l’instrument démarrera le 1er juillet en rodage, puis en utilisation standard à partir de 2022.
"Une fois achevé, NenuFAR comptera 1 824 antennes regroupées en 96 mini-réseaux en son cœur, complété de 114 antennes organisées en 6 mini-réseaux distants qui conféreront au télescope un diamètre.
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Nançay, un géant à l'écoute des étoiles
Le quatrième plus grand radiotélescope mondial scrute la voûte céleste depuis cinquante ans. Il accomplit une mission exceptionnelle : la traque des signaux radio des " pulsars millisecondes " ...
"En 2012, le lancement de l’interféromètre basses fréquences LoFAR (low frequency array), des dizaines de milliers d’antennes réparties dans 51 stations européennes reliées à un supercalculateur aux Pays-Bas, constituait une innovation de rupture. A Nançay, seule station LoFAR française, le radiotélescope NenuFAR pourra, selon les programmes d’observation, s’intégrer à ce super-réseau européen ou fonctionner de manière autonome."
Mais il faut trouver les financements pour achever la construction de l’instrument. "Près de 1,5 million d’euros manque sur un total de 12 millions (salaires inclus), principalement financés par l’Etat, l’Observatoire de Paris, le CNRS, l’ANR et les régions Centre-Val de Loire et Ile-de-France. Ce qui n’empêche pas NenuFAR de fonctionner : aujourd’hui, une équipe d’une dizaine de personnes assure les tests, l’étalonnage et la maintenance, les antennes les plus anciennes ayant déjà sept ans."
"Au niveau international, NenuFAR fait partie de la quinzaine d’instruments « éclaireurs » qui préparent, sur le plan technologique et scientifique, la communauté scientifique à mettre au point et à utiliser SKA (Square Kilometre Array) à l’horizon 2025 : cet observatoire constitué de deux télescopes géants, un moyennes fréquences (350 MHz - 15 GHz) avec près de 200 paraboles en Afrique du Sud et un basses fréquences (50 à 350 MHz) doté de 130 000 antennes en Australie, sera « le plus grand instrument au monde dans ces domaines d’observation », souligne l’astronome Chiara Ferrari, directrice de SKA-France. En perspective, la découverte d’horizons inexplorés."