"Monsieur le maire, mesdames et messieurs les élus, mesdames, messieurs,
Ce conseil municipal est comme les autres, il manque de souffle et d’ambition pour notre ville qui semble s’enfoncer dans la léthargie par manque de projet, de vision d’avenir.
Vierzon est-elle toujours votre priorité, Monsieur le maire ? Quelle place ont les habitants de cette ville dans l’ensemble de vos préoccupations ? Ah, il est bien sage le législateur qui a réduit le cumul des mandats, afin de permettre à l’élu de remplir sa fonction convenablement. Et il est heureux que cette loi vous rattrape finalement, car on ne sait plus trop où vous habitez, et ce qui vous motive. On en vient parfois à se demander si vous habitez toujours de ce côté-ci de l’Atlantique. La situation en devient taftaienne, si j’osais ce jeu de mots…
Prenez ce projet de rapprochement Bourges-Vierzon, on dirait une blague. J’ai vraiment cru un temps que vous l’aviez construit avec les différents acteurs intéressés et je me réjouissais d’une telle ouverture d’esprit avant même d’analyser votre proposition. Mais dans les milieux politiques, personne n’était ravi, ce projet sortait de nulle part, ou plutôt d’une ancienne idée de Max Albizzati que vous avez bricolée à la hâte, je n’ai compris que le lendemain qu’il s’agissait surtout de buzz médiatique en temps de campagne électorale. Vous avez monté le coup avec votre adversaire, comme vous l’appelez, et sans aucune concertation avec votre propre majorité ni avec les élus de la communauté de communes.
Encore plus incompréhensible, vous vous rabattez aussi sec sur un autre projet, très proche sinon identique à celui que nous avions transmis à la presse quelques jours auparavant. Celui-là, d’une agglomération constituée des communautés de communes de notre bassin de vie, nous l’avions annoncé dans notre programme lors des municipales. Vous l’aviez peut-être vous aussi dans un coin de vos pensées. Ce n’est pas pour autant qu’il nous convient tout-à-fait, nous vous en expliquerons la raison tout-à-l’heure.
En somme, nous avons le sentiment que sur ces questions vous naviguez à vue, en solo, et c’est peut-être d’ailleurs ce qui caractérise votre idée du pouvoir. Nous, nous avions demandé lors d’un conseil communautaire de réfléchir à un projet de territoire avec l’ensemble des élus, et ce, dès le début du mandat, il y a plus d’un an. Nous aurions pu nous préparer collectivement. Mais nous avons essuyé un refus. Nous avons à nouveau relancé l’affaire en proposant Franck Piffault à la présidence de la communauté de communes, cette année, en expliquant pourquoi il était le mieux placé pour réussir le projet d’agglomération. Mais idéologiquement, cela devait vous être impossible de voir l’intérêt du territoire avant celui de votre parti. Je n’en dis pas plus, ce point sera développé par mes collègues.
Malheureusement, Vierzon semble se résumer en terrain de propagande pour vous, depuis plus d’un an. Visite de ministre et d’ancien ministre, de députés frondeurs, d’amis grecs. Mais aussi utilisation des évènements locaux pour déployer vos théories politiques, les Assises de la citoyenneté étant le dernier exemple en date. Ces Assises de la citoyenneté qui tombent drôlement bien, en pleine campagne électorale ! Vous allez pouvoir faire une grand-messe au Centre de conférences, sous les projecteurs de la presse, en réunissant 400 personnes sans que cela n’entre dans vos comptes de campagnes. C’est bizarre que cela soit possible. Et c’est dommage que vous le fassiez. Par éthique, il eût mieux valu reporter ces Assises en janvier ou février, une fois les élections passées.
A Vierzon, nous avons surtout besoin de l’investissement d’un maire présent, qui soit proche des habitants et qui ait l’audace de rechercher des solutions nouvelles en ouvrant les frontières de sa pensée, pendant que vous, monsieur le député communiste, vous voyagez en première classe chaque semaine et vous passez du temps à l’Assemblée nationale. Mais franchement, en quoi cela nous a-t-il fait avancer, à Vierzon ? Pensez-vous faire avancer la France, et donc par ricochet Vierzon? Certes, vous gravissez les échelons au PC, mais quel est aujourd’hui le poids de votre parti ? Vous êtes apparu sur les écrans nationaux pour vous exprimer sur l’évasion fiscale, noble combat que vous menez au nom de députés de toutes tendances politiques. Qui sait ? Vous avez peut-être de l’avenir dans les hautes sphères. En tous cas, vous essayez. Tête de liste aux Régionales, avec comme condition la présidence de la Région. Rien de moins. Et, bien sûr, l’on ne sait toujours pas si vous vous présentez à la députation en 2017. A moins que vous ne vous y présentiez en prétendant ne pas vouloir être élu ? Pourquoi pas ?
Mais Vierzon dans tout cela ?
Regardez Vierzon, en ce moment : c’est un centre-ville sale, des voitures brûlées, des cambriolages, encore d’autres commerces qui ferment, et un forum vide et triste qui symbolise à lui tout seul l’échec du seul grand projet communiste pour la Ville : la fermeture du canal, que l’on regrette chaque jour qui passe. Bien sûr, il y a des commerces qui marchent encore bien, et des vierzonnais qui veulent garder un regard positif sur leur ville, mais il y en a aussi beaucoup qui se désolent, et qui jetteront leur colère ou leur désespoir avec leur bulletin de vote dans l’urne, le mois prochain, faisant monter un parti qui n’a ni les vraies questions ni les solutions pour y répondre, un parti qui se construit sur le rejet de l’autre et la fermeture sur soi.
Vierzon, vous allez me dire que vous la connaissez mieux que moi. C’est vrai, vous y êtes né. Pas moi. Et pourtant j’aime profondément cette ville sinon je l’aurais quittée depuis longtemps. C’est pourquoi je me permets de vous lancer une invitation : je vous donne rendez-vous demain, à 16 h devant la pharmacie du Beffroi. Et j’invite la presse à nous y rejoindre. Nous descendrons la rue piétonne et nous irons vers le Forum. Vous verrez la désolation et aussi la saleté (sauf si vous demandez que soit fait un nettoyage demain matin). Nous pourrions faire ensemble ce fameux diagnostic en marchant, qui se pratique dans les quartiers. Parce qu’il faut absolument être à ce niveau-là pour sentir l’urgence de trouver des solutions pour qu’au moins notre centre-ville soit propre et beau. Et trouver aussi une solution pour tous ces commerces vides. Ne pouvons-nous en aucun cas au moins couvrir les vitrines des locaux sales, d’une façon élégante et avenante ? Est-il possible d’envisager qu’à terme certains des locaux commerciaux soit transformés en locaux d’habitation ? Ne pourrions-nous pas remonter le marché du samedi vers les commerces plutôt que de l’étaler de plus en plus vers le Forum ? Comment nettoyer le canal du Cher qui est crasseux et pollué ? Et les rues ? Pourquoi y a –t-il des massifs avec des fleurs d’été fanées un weekend de 1 er novembre dans le jardin de l’Abbaye ? (Je les ai prises en photo avec la date.)
Si vous acceptez ce rendez-vous, demain à 16 h, nous pourrions reprendre toutes ces questions et d’autres aussi, au plus près du terrain. Vous pourrez en profiter pour saluer des personnes et faire votre propagande électorale. Je ne suis pas comme cet autre de vos partisans qui refusait de me faire visiter un quartier qu’il connait bien et qu’il aime, le Désert, uniquement par peur que les gens qui nous verraient ne croient qu’il a changé de bord ! Je vous laisse méditer, en conclusion, sur ces barrières idéologiques que ce monsieur a si bien exprimées mais qui font des ravages aussi ailleurs, dans les associations par exemple, et à leurs conséquences sur le vivre ensemble à Vierzon.
Merci "