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Vierzonitude

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Avril 2016 - Février 2019 : trois ans de bla bla vierzo-vierzonnais

Publié par vierzonitude sur 26 Février 2019, 07:00am

Avril 2016 - Février 2019 : trois ans de bla bla vierzo-vierzonnais

En avril 2016, la communauté de communes de Vierzon faisait la claque, à travers une publication au titre de une alléchant : "La société française poursuit son développement." Comprendre, le site de la Société française... Trois ans plus tard, pour les 25 ans de l'annonce de la fermeture de Case, la CDC a sans doute oublié ses belles promesses et ses effets de jambes.

"La réhabilitation de l’ancien site de la Société Française est l’un de ces vecteurs, essentiel non seulement à la dynamique culturelle du territoire mais aussi économique, sociale et touristique. La poursuite de la réhabilitation du B3 est primordiale pour permettre aux investisseurs et autres porteurs de projet d’implanter de nouvelles activités. Ici, pourquoi pas des services, là encore des restaurants, un musée…"

On y a cru. On a eu tort. Qui sont ses porteurs de projet ? Ces nouvelles activités ? Un musée ? Et pourquoi pas une fabrique de pipeaux ? Trois ans plus tard, rien. Pire que rien. On annonce vaguement des travaux de réhabilitation, en fin de mandat, de trois nefs côté route qui mène au parking du cinéma. 

Aucun débat sur la création d'un musée, sa nature, sa superficie, son contenu. Sans doute dans la prochaine édition d'une plaquette alléchante dont le message subliminal sera, "votez pour nous pour que nous réalisions vos rêves..." La CDC croit plus à la pollution des camions en lisière de forêt qu'à l'impact touristique d'un musée international du machinisme agricole.

Dans le même journal, on lisait : "Si aujourd’hui y sont installées des activités culturelles et de loisirs, de nouvelles opportunités d’implantation sont à l’étude." Ah oui ? Étrange que trois ans plus tard, rien ne soit concrétisé... "Idéalement situé en plein cœur de ville et doté d’un cachet indéniable, les demandes d’implantation dans le bâtiment aujourd’hui ne manquent pas !" Mais bien sûr ! Pour donner le change et faire patienter le badaud, la communauté de communes donne pingrement 4.000 euros pour qu'enfin on voit un tracteur sur l'esplanade de la Société-Française dont la présence sera beaucoup moins importante que celle des élus en train de couper le ruban. Pour une photo à imprimer sur le prochain bulletin que l'on ne se donnera même pas la peine de lire.

 

Réhabilitation de l’Îlot B3 : coût global de 5,1 M€ dont 1,02 M€ financés par la CDC, maître d’ouvrage, 1,5 M€ par l’Union Européenne (via le FEDER), 1,3 M€ par l’État, 498 055 € par la Région et 715 877 € par le Conseil départemental.

Centre International de séminaires et de Congrès : coût global de 2,1 M€ dont 317 334 € par l’Union Européenne (via le FEDER), 822 736 € par l’État, 402 000 € par la Région et 110 000 € par le Conseil départemental et 463 490 € par le SEMVIE (Maître d’ouvrage).

Création de l’Esplanade et des abords : coût global de 3,6 M€ dont 922 230 € par l’Union Européenne (via le FEDER), 802 271 € par l’État, 885 342 € par la Région, 198 817 € par le Conseil départemental et 880 263 € par la CDC (Maître d’ouvrage).

Bowling : coût global de 3,1 M€ dont 1 M€ financé par le Contrat Régional de Pays de Vierzon, 350 000 € par le DETR, 437 000 € par la Région, 100 000 € par la DRAC, 200 000 € par le FNADT, 200 000 € par le fonds de Concours Ville de Vierzon et 855 536,85 € par la CDC.

Télécharger CDCINFOS-FINAL-BD (1)
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H
heu...
05/04/2016 19:32
sérieusement un musée? même du machinisme agricole... vous croyez vraiment que cela va donner envie ?
Répondre
V
vierzonitude
05/04/2016 19:40
Je ne crois pas, je suis persuadé. l'idée n'est pas de créer un musée pour les Vierzonnais, pas asez nombreux. Mais pour tous ceux que lemachinisme agricole passionne. Et ils sont très très nombreux. c'est une véritable économie : achat de tracteurs, de pièces détachées.

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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