Un lecteur de Vierzonitude nous a fait parvenir ce témoignage à propos d'un ramonage qui s'est disons pas très bien passé...
La vie des sociétés humaines repose sur le commerce, comme vous le soulignez régulièrement, les services publics que vous évoquez également de temps à autre, mais également sur toutes les professions indispensables que sont les professions libérales, les services à la personne ou encore les artisans (et entreprises), notamment ceux du bâtiment qui permettent d'entretenir nos habitats. Et pour ces dernières catégories, force est de constater qu'il semble ne jamais rien se passer à Vierzon à la lecture de vos rubriques.
Nous venons donc enrichir le sujet et alerter la région sur une expérience hallucinante qui nous est arrivée dans cette belle ville il y a quelques semaines. D'autant qu'il se peut que nous ne soyons pas les seuls à avoir subi ce genre de mésaventure. Authentique évidemment.
L'entretien d'une chaudière et le ramonage s'effectuent une fois par an, au moins selon l'usage, et il faut bien trouver un prestataire pour ce faire. Au petit bonheur la chance via les divers annuaires.
En 2015, nous avions fait appel à une entreprise bien connue à Vierzon, mais une importante consommation de fuel lors du dernier hiver pourtant clément conjuguée à plusieurs jours de fumées noires en début d'année nous ont conduits à chercher ailleurs.
Ailleurs, prise de rdv par téléphone : la personne à l'autre bout du fil ne se souvient plus du montant pratiqué pour son intervention. Après un blanc sur la ligne, on nous informe que c'est 132 euros. Bon.
Le jour de l'intervention, la personne est ponctuelle à la minute près mais pas du tout avenante et elle entre dans le jardin avant d'y être invitée. Pas grave, quoique. La première chose qu'on remarque à son arrivée c'est une sorte d'aspirateur eau et poussières dont le couvercle tient par un sandow (tendeur élastique) et plus tout-à-fait par ses clips. Bizarre mais pas gênant, c'est un pro il sait ce qu'il fait. Je lui indique les désagrément consécutifs au dernier entretien ce qui entraîne de sa part un dénigrement du «confrère» qui l'a précédé. Par principe pourrait-on dire.
Début des opérations quelques instants plus tard. Après ouverture du brûleur (capot) et dépose du porte-gicleur (à ce qu'il semble lorsqu'on est profane), notre professionnel se met à tenter de dévisser une pièce avec ses clés Allen. Sans succès et il ne semble pas faire beaucoup d'efforts. Il demande alors si nous avons des clés Allen. Le temps pour moi de remonter les chercher, il reste seul au sous-sol...Peine perdue nos clés ne fonctionnent pas davantage. Bof, fait-il, on va faire autrement et il passe à autre chose. Il s'agit maintenant de changer le gicleur. Il en a deux rangées dans sa boîte à outils (un poème, la boite), sans leurs couvercles de protection en plastique, sauf erreur. Il en prend un qui lui semble devoir convenir et le monte. Je ne vois pas ce qu'il fait du gicleur remplacé. Impressionnant. Pas de nettoyage du filtre du brûleur, totalement superflu sans doute.
Vient ensuite la phase ramonage. Assemblage du hérisson téléscopique, puis il me demande de monter dans le jardin et de signaler l'apparition de la tête du hérisson à la sortie de la cheminée. What ? Ah bon, le hérisson est dans le même état que le reste du matériel ? Étonné, je le laisse seul et sors deux minutes. Ne voyant rien, retour au sous-sol, et là stupéfaction. Un tas de suie de près d'un mètre carré et de plusieurs centimètres d'épaisseur est répandu sur le sol entre la chaudière et l'entrée du conduit de cheminée dans le mur ! Et notre prestataire qui tourne en rond dans le sous-sol...
Il m'informe alors qu'il y avait un bouchon de suie dans le conduit de cheminée car, d'après lui, l'intervenant précédent n'a pas fait son boulot ou a déréglé la combustion. Il est en colère. Consterné, j'assiste à l'aspiration de la suie via son aspirateur réformé et c'est alors que l'impensable se produit : le sandow se détend, le couvercle de l'aspirateur se soulève sous l'effet de la pression et un nuage de suie est éjecté en tous sens dans le sous-sol. Arrêt sur image : il n'y a plus d'image. Il faudra une bonne dizaine de minutes pour que la visibilité soit rétablie. Pendant ce temps, j'essaie de respirer dans le jardin. Il est resté au sous-sol et demande des sacs-poubelle, une balayette et une pelle, car apparemment il n'a pas ce genre d'articles !
Puis il émerge avec l'aspirateur qu'il va ouvrir sur l'herbe devant la maison. Bigre, l'aspirateur est équipé d'un sac interne en papier mais le sac est fendu sur plusieurs centimètres dans le sens de la hauteur. Ce qui expliquerait la diffusion de la suie tous azimuts. S'en suivra l'évacuation de la suie par sacs plastiques qu'il déposera dans son véhicule. Le reste restera répandu en une fine couche sur toute l'étendue du sous-sol et sur ce qui y est entreposé.
L'intervention est alors terminée : aucun contrôle électronique de la température des fumées, ou de la combustion, c'est pas le genre de la (sa) maison. Juste un essai de démarrage de la chaudière et c'est plié. Il demande alors le règlement de sa prestation qui est passée à...148 euros, exonérée de TVA, soit deux euros de moins que le seuil à partir duquel tout professionnel doit établir un devis, selon le Code de la consommation.
Tout n'est pas fini pour autant. Après avoir récupéré un peu de mes moyens, plus tard dans la journée, l'examen de l'attestation d'entretien et de ramonage réservera encore des surprises. La date du document tout d'abord : il est daté de la veille et le mois est raturé, portant deux mentions. Le document indique en outre des caractéristiques différentes entre le «nouveau» gicleur et, après vérification, les anciens laissés par les précédents intervenants. J'avais disposé à son intention les trois derniers gicleurs remplacés afin qu'il puisse vérifier leurs caractéristiques le cas échéant. Je retrouverai trois gicleurs dans leurs étuis après son départ, dont l'un sérieusement encrassé. Pourquoi n'y en avait-il pas quatre?
Quelque temps plus tard, nous retrouverons un sac de suie dans un coin du sous-sol...nous l'appellerons et serons agonis de reproches de la part de ces «professionnels» qui vanteront une fois de plus leurs qualités,
Il y aurait peut-être un autre problème d'une nature toute différente que nous ne pouvons pas développer à ce stade. Auquel cas, il serait étonnant que nous soyons les seuls concernés, d'où cette démarche d'information.
Moralité, à Vierzon comme ailleurs, il est tout à fait compréhensible que beaucoup hésitent à faire appel à des artisans, ou «assimilés», lorsque ce n'est pas indispensable. Etant bien entendu que la situation décrite ci-dessus est véritablement hors-norme et ne saurait stigmatiser toute une profession qui ne peut pas cautionner ce genre de comportements et d'individus.
NB : encore une fois, ce message est authentique et décrit des faits réels, même s'il est signé d'un pseudo. Il vise simplement à éclairer le public et à l'inciter à la vigilance, ce dont nous aurions aimer bénéficier avant cette malheureuse expérience.