Quelle violence, peut-on lire dans la presse locale ! Le maire de Saint-Amand, Thierry Vinçon, n'y va pas avec le dos de la cuillère. Pour lui, les vingt migrants qui doivent être accueillis, dans sa commune, ne sont pas les bienvenus. Il appelle même"tous ceux qui ne sont pas d'accord avec cette arrivée à le faire savoir". Le maire évoque s "déception", une "trahison", un "mépris", une "honte". Il le dit : "une honte de répartir la misère de la misère alors que Saint-Amand possède déjà 850 chômeurs." Les discours sarkozistes sont les meilleurs ambassadeurs du Front national. Les Syriens, ok, mais pas les migrants de la jungle de Calais. Ce doit être le mot Calais qui rebute. Ou le mot jungle...
A l'autre bout de l'échiquier politique, le député-maire de Vierzon explique que, "dans une ville de 27.000 habitants, cet accueil n'est pas un problème". Il ajoute, sans jeu de mot, que "l'humanité (à ne pas confondre avec le journal que le député-maire doit lire chaque matin), est au-dessus de tout et, là-dessus, je ne me tromperai jamais." Selon ses propos, le débat a été âpre avec les élus de droite qui "veulent le démantèlement de la jungle de Calais mais ne veulent pas de migrants chez eux".
On voudrait bien savoir qui a eu l'idée de nommer le camp de migrants de Calais, "la jungle". Certes, ce n'est pas en changeant de nom q'on changera la situation, mais dans l'esprit de la collectivité, l'accueil des migrants est déjà un sujet qui divise, clivant dit-on dans les milieux autorisés. Alors, associé migrants et jungle, ça fait carrément flipper, au fin fond des petits villes et des campagnes de la France périphérique. La preuve : ce débat âpre rien que dans le département du Cher entre les pro et les anti accueil de migrants.