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Christophe Guilluy: "La classe dominante n'a jamais cessé d'ériger des frontières invisibles"
L'auteur de La France périphérique publie un nouvel essai sur "la France d'en haut". Il explique pourquoi l'opposition entre métropoles mondialisées et catégories populaires est de plus en plu...
En octobre 2014, la sortie du livre du géographe, Christophe Guilluy, La France périphérique, avait valu à la ville de Vierzon, un long reportage dans le journal suisse le Temps. L'auteur du livre y disait entre autre ceci : "Je distingue deux France : celle où l’on continue, même dans le contexte actuel de crise, à créer de la richesse. Celle où l’ascenseur social, même sur fond de violence latente entre communautés, continue de fonctionner. Et celle qui a lâché prise, parce qu’elle ne crée plus de richesse, parce que les PME des années soixante-dix ont disparu, parce que les centre-ville commerçants ont laissé place à des déserts urbains, parce que la bourgeoisie provinciale est paupérisée. C’est la France des plans sociaux : celle de Vierzon, de la Bretagne intérieure, des zones désindustrialisées du nord-est, de la région de Béziers."
Nul doute que le dernier livre de Christophe Guilluy "Le Crépuscule de la France d'en haut" (Flammarion), en librairie le 14 septembre, va réveiller d'une façon ou d'une autre la réflexion, notamment vierzonnaise. Cette ville a le pouvoir extraordinaire de se retrouver aux carrefours de toutes les difficultés, que ce soit en matière de commerce (le plus fort taux de vacance), de chômage (le plus fort de chômage), d'urbanisme (le nouveau programme de rénovation urbaine (PRU) le prouve ainsi que l'initiative de la caisse des dépôts et consignations), ne parlons pas des difficultés sociales induites, de la politique municipale calquée sur un ronronnement destiné à conserver cette place forte, ne parlons pas non plus des non-efforts pour rendre cette ville esthétiquement vivable ou ces autres non-efforts qui ne seront jamais faits pour que Vierzon ne dépasse jamais un certain seuil, au-dessus duquel les électeurs ne seraient plus aveugles. La vraie fracture n'est pas sociale, ici, elle est politique.
Politique parce qu'on sent, et depuis 2008 surtout, depuis que le P.C a repris sa place qu'elle avait du laisser en 1990 (et qu'elle occupait avant depuis 1959), une volonté assumée d'orienter le quotidien des Vierzonnais non pas vers ce qu'il aurait à gagner en qualité mais à ce qui doit être pour que les élus n'aient pas de souci aux prochaines échéances. Sauf que le Front national a poussé dans les têtes, plus insidieux que le chiendent. Et que depuis plusieurs élections, malgré des avertissements de l'électorat vierzonnais, la même politique est menée, pire peut-être, sans se soucier du F.N, sans se soucier des demandes des citoyens, sans se soucier de la réalité vierzonnaise puisque la réalité vierzonaise s'arrête aux ambitions électorales.
On le voit chaque jour, dans la façon dont se paupérise cette ville, pas socialement, non, urbanistiquement, sanitiairement. On priorise des actions en pensant que cela suffira à juguler l'ogre extrémiste qui se frotte les mains dans son petit local excentré aux Forges... On priorise des actions en laissant tout un pan de Vierzonnais se débrouiller, parce que ceux-là ne "votent pas bien", soit au F.N (ce sont les mêmes qui votaient communistes...), soient parce qu'ils penchent à droite. Vierzon est en train d'être cette ville périphérique qui, en cumulant les handicaps, prend en otage 27.000 habitants pour satisfaire aux destinées de quelques uns. Et l'Insoumission que l'on propose, avec des élus qui se trouvent être dans les 10% de Français les mieux payés, (députés, députés européens), est une insoumission à un système afin de se soumettre à un autre.
On attend avec impatience le nouveau livre de Christophe Guilluy. Vierzonitude ouvrira largement le débat après l'avoir lui.
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Vierzon prise en exemple de la France périphérique par le journal suisse Le Temps - Vierzonitude
Les nouvelles radicalités émergent sur des territoires situés à l'écart des métropoles mondialisées. On a en effet oublié que la recomposition économique des grandes villes a entraîné un...
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"La France qui perd vit à l'écart des grandes villes mondialisées"
Son dernier livre, " La France périphérique " (Ed. Flammarion) est très vite devenu une référence. Les médias français se l'arrachent. Selon leurs territoires, les élus y voient, soit une ...
https://www.letemps.ch/monde/2014/09/28/france-perd-vit-ecart-grandes-villes-mondialisees