Ils n'ont peur de rien c'est à ça qu'on les reconnait. Les élus du Front national ont malheureusement fait plaisir à une frange de la population vierzonnaise, ce jeudi soir, en proposant la motion "Ma ville sans migrants". On sait qu'une partie de la population vierzonnaise ne veut pas accueillir trente migrants. Le maire de Vierzon le dit très bien, sur le site de la presse locale : "Il faut arrêter de colporter n'importe quoi. C'est bien l'état qui prend en charge les subsistances, assurent un toit par le biais du Relais et leur permet de déposer une demande d'asile."
Mais Martine Raimbault, l'ancienne cégétiste devenue Front national et surtout conseillère régionale quand le Front de gauche n'a pas dépassé la barre des 5%, ose tout. Même le pire. Philippe Fournié rétorque, toujours sur le site de la presse locale : "Je suis fier de vivre à Vierzon qui n'a pas peur d'accueillir des migrants. Nous avons fait le choix de la fraternité. Nous n'avons jamais cédé au populisme ou à la démagogie. Nous pensons que l'intelligence de chacun gagnera à la fin." L'intelligence qui gagne, c'est un pari risqué...
Solange Mion qui appartient à la majorité municipale, ajoute : "Certains veulent attiser les peurs ! Tout doit être mis en place pour ces réfugiés avec dignité. Ce droit leur est reconnu au plan international. Oui, réaffirmons nos valeurs de respect, de solidarité et de justice." Tandis que Marié-Hélène Bodin, adjointe socialiste, qualifie les propos d'élue du Front national, sur les migrants d'"inadmissibles".
François Tessier, de l'opposition, scande, à juste raison : "Non, les migrants ne nous amènent pas la guerre !" Ça fait plaisir de voir l'opposition républicaine et la majorité d'accord sur un sujet aussi sensible. Car comme le souligne le maire, "nous respectons nos valeurs républicaines. Ce qui est insupportable, c'est de vouloir diviser. Arrêtez d'attiser les peurs ! 12.000 réfugiés pour 66 millions de Français... " Petite conclusion, en forme d'allusion lyrique du conseil municipal Jean-Claude Sandrier : " Ce n'est pas 12 immigrés à Saint-Amand, 12.000 habitants qui me font peur. C'est la Quatarisation du monde qui me fait peur. " Carrément.
On aimerait penser que cette belle unanimité nous fera éviter le pire aux prochaines municipales. Mais quand on voit des Vierzonnais épouser avec un tel attachement, des thèses du Front national, à propos ds migrants, on se dit qu'on est mal barré.