Défendre les services publics, c'est en fait, ce qu'il y a de plus simple puisque ce sont les autres qui payent. Il y a longtemps que la Poste n'est plus un service public mais, à Vierzon, par exemple, on continue de défendre becs et ongles le bureau de poste des Forges menacé de fermeture. Peu importe que la fréquentation soit en berne, au-delà du service public, il y a surtout, le symbole du service public. Peu importe aussi que Vierzon compte quatre bureaux de Poste, un dans chaque quartier, la fermeture de celui des Forges signifierait que citoyens et élus ont perdu une bataille.
Dans le mini-débat sur le commerce entre l'adjoint à l'urbanisme Franck Michou et Olivier Razemon, auteur d'un livre sur le commerce justement, au salon du livre, samedi, la presse locale n'a retenu que la défense du service public par l'élu. Louable combat mais qui suscite des paradoxes, d'ailleurs soulevés par le public. Si les services publics sont justement si utiles à la dynamisation d'un centre-ville, pourquoi avoir construit le futur centre médical au nord de Vierzon ? Pourquoi y multiplier aussi les logements sociaux neufs dès lors que le centre-ville concentre la majorité des logements indignes ?
Pourquoi vouloir maintenir à tout prix Pôle emploi en centre-ville dès lors qu'il avait décidé, apparemment, d'occuper un autre espace ? Pourquoi focaliser sur le déménagement d'un commissariat, en centre-ville aussi, même si c'est une utilité, Vierzonitude n'en doute pas ? Pourquoi ne pas mettre ce même entêtement à défendre les services publics au service d'une cause aussi juste : le maintien de l'activité en centre-ville ? Non pas que Pôle emploi n'a pas sa place dans le centre, quoique le quartier de la gare est-ce vraiment le centre-ville ? Non pas que le commissariat n'a pas sa place dans l'ancienne Poste où il devrait déménager ? Mais toute cette énergie et surtout tout cet argent mobilisé, on aurait pu le "détourner" à la cause du centre-ville.
Ce n'est ni Pôle emploi, ni le commissariat qui ramèneront de l'activité dans le centre. le commissariat va se reconstruire avec l'aide de la caisse des dépôts et consignations qui a choisi Vierzon et neuf autres villes pour y bâtir un projet. Mais si le ministère de l'intérieur, dont c'est la charge, s'occupait de son côté du commissariat, le projet de la caisse des dépôts pourrait être entièrement voué à autre chose, non ? Autre chose de plus crucial pour l'activité du centre de Vierzon.
Par exemple, l'emprise de l'ancien garage Renault, rue Gourdon. En pourrait en faire un vaste parking aménagé pour réduite l'automobile dans le centre. Au lieu de ça, on va rouvrir la rue Joffre aux voitures. On aurait pu y construire le centre municipal de santé. A moins que ce centre ne se fasse au nord grâce aux subsides d'un programme de rénovation urbaine ? Comme quoi, l'aménagement de cette ville ne se fait pas en fonction des besoins urbains mais bien en fonction des opportunités financières.