Le vendredi 9 décembre à 18h30, au Centre de Congrès, de grands seaux d'eau tiède vont s'abattre sur les participants de la fameuse concertation générale qui clôt, chaque année, les Assises de la citoyenneté. Comme d'habitude, cette grand'messe n'est qu'un satisfecit de l'équipe municipale qui kidnappe la parole pour vendre sa soupe électorale, pour proclamer bien haut, "regardez ce que l'on fait pour vous". Et surtout, ne nous faites pas remarquer ce que l'on ne fait pas. Comme d'habitude, nous aurons droit à "c'est la faute des autres", manière d'expliquer l'impuissance municipale sur un certain nombre de sujets.
Le public osera-t-il enfin dire tout haut ce qui se dit tout bas ? Ou va-t-on passer pour de dangereux gens de droite, en tout cas pour des ennemis du pouvoir local, si l'on a le malheur de la ramener sur la façon dont la ville est gérée ? Comme d'habitude, ce grand lac d'eau tiède que devient le centre des congrès ne sert qu'une cause : montrer qu'une fois par an, les élus vierzonnais s'adressent à leur bon peuple. Les commerces vides ? Une vue de l'esprit. Et puis c'est pareil ailleurs. L'insécurité ? Une vue de l'esprit, et puis c'est pareil ailleurs. Les rues sales ? Une vue de l'esprit et puis c'est...
Ce qui serait idéal mais qui ne se fera jamais, c'est que le public prenne la place des élus et inversement. Mais voilà. Les tenants du peuple, ceux qui s'en réclament et avec encore plus de force depuis le P.C s'est soumis à la France insoumise, n'aiment pas le peuple pour ce qu'il est mais pour ce qu'il fait d'eux, des élus renouvelables à l'infini. C'est facile de tendre le micro une fois par an pour parler des crottes de chiens et des trottoirs écornés. Jamais la ville n'ose un débat de fond sur le devenir de Vierzon dans dix, quinze ou vingt ans.
On parle de l'îlot Brunet-Rollinat mais on ne réfléchit pas à son articulation avec les autres parties du centre-ville. Ces travaux-là ne sont qu'un os jets aux Vierzonnais pour qu'ils le rongent jusqu'aux prochaines échéances. Mais rien, rien n'aura changé pour la rue Joffre, l'avenue de la République, et le reste. Faire passer des vessies pour des lanternes, c'est un métier. Se faire mousser par une salle entière, déjà acquise à sa cause, c'est un métier. Car si les élus prenaient vraiment l'ampleur du problème, ils n'auraient pas besoin que d'autres en parlent. Ils introduiraient le sujet d'eux-mêmes. Mais quand un élu est capable de se demander pourquoi les Vierzonnais ont peur de venir en ville après deux agressions sur lesquels il posé une chape de plomb, on peut se dire que tout est possible dans cette ville.