C'est comme ça, il faudra s'y habituer : à Vierzon, on n'a pas de bol. Et contre la malchance, on ne peut rien, malheureusement. Si ce n'est se trimbaler avec une patte de lapin ou marcher, du pied gauche, tous les matins, dans une crotte fraîche. Avouez, ce n'est pas de bol. Le groupe Vivarte enclenche un plan social, ferme des dizaines de magasin de la Halle aux chaussures et, devinez quoi, sur qui ça tombe, la seule fermeture dans le Cher ? A Vierzon ? Remarquez, on n'avait pas eu de bol non plus quand la Halle aux vêtements était en faillite : le magasin de Vierzon avait fermé et celui d'Aubigny-sur-Nère aussi. On a ainsi partagé notre manque de chance.
Non, à Vierzon, c'est pas de bol. Des faits d'insécurité il n'y en a pas tant que ça. Mais, pas de bol, quand y-en a, ils sont plutôt violent. De là à dire qu'on privilégie la qualité à la quantité, il n'y a qu'un pas que nous franchirons pas; Mais avouez, c'est pas de bol : dans la même semaine, un couple de personnes âgées se fait agresser, une femme se fait voler avec un couteau sous la gorge et un bar-tabac se fait cambrioler. Franchement, c'est pas de bol ! On nous explique, chiffres à l'appui, que le nombre de cambriolages dans le Cher baisse sauf à Vierzon. C'est pas de bol. On est maudits.
On cogite pas mal alors. En 2016, on nous soutient mordicus qu'un magasin de chaussures du centre-ville ne fermera pas ! Et là, bing, on nous annonce le contraire, c'est écrit sur la vitrine, c'est pas de bol. Au Forum république, un magasin ferme, après 26 ans. Manque de chance. Tout ça, c'est de la malchance. Rien à voir avec un contexte purement vierzonnais. C'est comme ça. On n'a pas de bol. Le maire quitte son poste de maire pour rester député, il veut se faire remplacer, c'est compliqué, c'est pas de bol. C'est Pierre Richard, dans Le distrait. Ou dans La chèvre. Voilà, à Vierzon, on n'a pas de bol.
Et les exemples sont nombreux. Alors, maintenant que Vierzonitude a trouvé la source de tous nos maux, franchement, ça va mieux. Tout peut fermer, tout peut se barrer en sucettes, tout peut s'écrouler, quand ça veut pas, ça veut pas. Du coup, on se sent plus léger, mieux armer pour confronter l'avenir. On ne peut mettre les problèmes de la ville sur le dos d'untel ou d'untel. C'est ainsi, on-a-pas-de-bol ! Et aux prochaines élections, les perdants le diront mieux que nous : on n'a pas eu de chance. Bon sang, mais c'est bien sûr !