A Vierzon, le service public est à géométrie variable, selon qu'il est abordé par le député ou le maire. Le seul problème, c'est que député et maire sont une seule et même personne ! L'exemple le plus flagrant se situe dans la presse locale. D'un côté, le député-maire nous fait un plaidoyer larmoyant de son attachement à Vierzon et de l'importance à quitter son poste de maire pour défendre la ville en tant que député. De l'autre, la CGT considère que le maire est un fossoyeur du service public municipal.
A l'entendre, il n'y a pas mieux que lui, en habits brillants de parlementaire, pour défendre... le service public. C'est beau comme une ville la nuit cette citation. A ceci près que le député-maire aime le service public mais lorsqu'il est financé par les autres, et non pas par les finances de sa commune. Là, ça commence à peser lourd, la défense du service public, surtout lorsqu'on consacre des sommes folles à financer des entreprises privées, comme la création d'un bowling par exemple... Ou l'achat d'une église.
Du coup, défendre l'hôpital et la Poste, c'est pratique, la mairie ne finance pas ces services publics-là. Le contribuable oui mais pas les finances municipales. Mais quand il s'agit des serres ou du refuge, là, ça grince. Alors, heureusement qu'il y a à Vierzon, les Socialistes pour défendre le service public du refuge municipal par exemple et heureusement qu'il y a la CGT pour défendre le service public des serres municipales. Parce que, d'un point de vue de l'encore maire communiste de Vierzon, ce serait vite réglé, ces histoires : on ferme tout et au revoir.
Sous la plume cégétiste, le maire de Vierzon ressemble à un Filloniste pur et dur qui veut sucrer des centaines de milliers d'emplois dans la fonction publique pour une prétendue économie. C'est la poêle qui donne une leçon au chaudron, car combien de fois n'a-t-on pas entendu notre bon maire fustiger ces dévoreurs de service public qui osaient prétendre qu'ils devaient être rentables ! Ce qu'il fait puisque la CGT rapporte que le maire leur a expliqué qu'un plant coûte 9 euros sorti des serres municipales et 0,70 euro à l'achat.
Un comité d'accueil a un peu gâché la fête d'adieu du maire à son peuple, jeudi soir, car la CGT l'attendait à l'entrée de la salle Madeleine-Sologne avec des tracts bien sentis. Il a beau dire qu'il n'y aura pas de licenciements, que les postes seront redistribués ailleurs, n'empêche qu'il ne remplace pas les départs en retraite, une manie qu'il reprochait à la droite par exemple... A force de voter avec elle une motion de censure du gouvernement socialiste, on en prend les mauvaises habitudes. Alors, faut-il que le député ne soit plus maire pour qu'il défende TOUS les services publics, y compris municipaux ? Car en n'étant plus maire de Vierzon, il n'aura pas la charge de les financer. C'est facile, en fait, de faire de la politique. Il s'agit de savoir se contredire avec panache tout en continuant à se donner raison.