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Les centres-villes se meurent : comment peut-on les sauver ?
Boutiques à vendre, fermeture des services de proximité... Olivier Razemon, auteur de "comment la France a tué ses villes", a enquêté sur la dévitalisation urbaine, et propose des solutions ...
Olivier Razemon, l'auteur du livre Comment la France a tué ses villes, venu au salon du livre de Vierzon en novembre, fait l'objet d'une interview dans l'Obs. "Tous les six mois, une nouvelle étude vient sonner l’alarme : les centres-villes de France, quand ce ne sont pas des villes entières, se meurent. Pourtant, pas un seul candidat à l’élection présidentielle ne s’est pour l’instant positionné sur le sujet. Blogueur, conférencier, invité par des associations de citoyens, des libraires, consulté par des élus, Olivier Razemon dresse dans son dernier ouvrage, "Comment la France a tué ses villes" (Rue de l’Echiquier, 2016), l’inquiétant portrait de cette France dévitalisée et ouvre des pistes de solution. Entretien", lit-on sur le site de l'Obs.
Vous avez arpenté Saint-Etienne, Périgueux, Albi, Clermont-Ferrand, Brest, Vierzon… Où que vous soyez, vous faites le même constat : les villes se dévitalisent.
Les gens observent le phénomène chez eux mais n’imaginent pas qu’il se produit la même chose partout. Et les Parisiens, eux, connaissent peu le sujet. Pas un seul candidat à la présidentielle ne semble avoir pris conscience de l'ampleur du problème. J’ai cherché dans les livres d’Attali, de Le Maire, de Sarkozy… Personne n’en parle. Ils évoquent éventuellement les espaces ruraux, l’aménagement du territoire, la croissance, l’emploi… Mais la dévitalisation des villes, il n’en est jamais question.
Vous décrivez pourtant une crise de très grande ampleur…
La plupart des villes moyennes sont touchées par ce phénomène qui se développe partout de la même façon. Les boutiques se vident, et ce n’est que le symptôme d’une dévitalisation plus profonde : baisse de la population, logements vacants… On s’aperçoit un jour que le centre-ville est très touché, et c’est en fait toute la ville qui souffre.
Pourquoi cette chute d’activité ?
Les villes sont victimes de l’exode vers la périphérie, rendu possible par l’usage généralisé de la voiture, qui confère un don d’ubiquité. Le cœur du problème, c’est l’étalement urbain, qui n’a cessé de progresser en dépit de tous les avertissements depuis les années 1970. Aujourd’hui, la dévitalisation des villes en est l’expression la plus flagrante.../...
Compte tenu de l’ampleur du problème, comment expliquez-vous que les politiques s’en désintéressent à ce point ?
Beaucoup ne le voient pas ! Ils se déplacent en TGV, en voiture, avec du monde autour, et repartent très vite. Il faut se promener à pied pour s’en apercevoir, séjourner. Les décideurs politiques et économiques n’ont pas une connaissance fine du territoire. Par ailleurs, c’est compliqué pour un parti non extrémiste de dire que telle ville est moribonde, il risque d’être accusé de stigmatisation, de déplaire ! Emmanuel Macron aurait pu faire ce constat quand il est allé à Nevers, qui perd ses habitants et compte 20% de logements vacants et de commerces fermés, mais on l’aurait immédiatement taxé d’anti-Nevers ! Le FN, qui ne craint pas la stigmatisation, est évidemment plus à l’aise pour parler de ce sujet. Robert Ménard s’en donne à cœur joie à Béziers, même s’il a autorisé par ailleurs, en mars dernier, l’ouverture d’un Lidl en périphérie de la ville...