"En réponse à la mauvaise image médiatique de Vierzon, des entrepreneurs et l’Office du commerce et de l’artisanat viennent de tourner un petit film pour valoriser la ville", écrit la presse locale.
Il a fallu un article dans le Figaro qui sorte la situation de Vierzon d'un entre soi destructeur pour que quelques bonnes âmes décident de tourner une vidéo de Vierzon pour montrer en images que tout va bien. La réaction n'est pas de dire regroupons-nous et voyons comment améliorer les choses. Non le réflexe consiste à jouer les vierges effarouchées et à se convaincre qu'à Vierzon, il y a de jolies paysages, de jolis monuments et des entreprises ! Encore heureux ! En fait, il faut convaincre l'électeur, noyer le poisson, distribuer de la guimauve, enchanter la réalité, s'auto-persuader que tout va bien ! Sauf que la vidéo en préparation ne gommera pas la réalité négative qui colle aux basques de Vierzon et dont il faut guérir. Mais pas avec une vidéo de propagande gnan-gnan qui n'a pour but que de contrer un article du Figaro. Quelle ambition.
"Pour « que l'image de celle-ci ne s'arrête pas à celle de la rue piétonne », et que « les habitants s'approprient les bonnes informations », explique un protagoniste de la vidéo dans la presse locale. Mais quelles bonnes informations ? Celles de la mairie qui dit que tout va bien ? Celles du Figaro qui explique une situation qui est bien réelle ? Celles de Vierzonitude qui tente de faire une synthèse ?
L'office municipal du commerce s'apitoie sur un article de la presse nationale mais ne trouve aucune solution pour la rue Joffre dont on a bien compris qu'il ne fallait plus parler tant sa situation pique les yeux ! Des Vierzonnais ont "exprimé leur colère après la lecture d'un article dans la presse nationale, décrit Alain Lehou, président de l'Ocav. Il y a des choses vraies, mais tout n'est pas si dramatique !" Ce qui est fascinant, c'est que la colère vient à la lecture de l'article et non à la lecture de la réalité quotidienne.
Ca ne gêne donc personne que la rue Joffre crève, que les Vierzonnais balancent leurs détritus à côté des poubelles, que la petite délinquance est bien réelle, que les agressions le sont tout autant ! Extraordinaire, on va dire bientôt que le Figaro a monté la réalité vierzonnaise de toutes pièces. Il faut dire que les élections approchent. Doit-on préciser aussi que l'office municipal du commerce est avant tout municipal... Ceci explique cela.
"Plutôt que de répondre par une lettre, le groupe a décidé de « donner envie de venir et de défendre la ville » en filmant magasins de vêtements, boutiques d'artisans, édifices patrimoniaux, bowling, terrain de golf… qui dynamisent les quartiers", écrit encore la presse locale. Et alors ? Est-ce que ces images-là vont effacer les autres ? Va-t-on redresser la situation vierzonnaise à coup d'images de Bisounours ou va-t-on enfin faire quelque chose. Tout ça n'est qu'une communication municipale cachée derrière les vexations d'un article du Figaro qui montre en plein jour la réalité d'une gestion municipale qui n'apporte pas tout le bonheur souhaité à ses concitoyens. Au lieu de lutter pied à pied pour améliorer le sort de cette ville, on se préoccupe de son image médiatique ! Mais sa mauvaise image médiatique est à l'image de ce que les Vierzonnais vivent tous les jours.
"On vous soutient car cet article (paru dans le Figaro, NDLR) nous a détruits", lit-on encore dans la presse locale. Ah bon, et la vacance commerciale, l'état de la ville, non, ça ne détruit pas Vierzon ça. Non, le soin de l'image est plus important que le soin de la réalité.