"Fiers Ensemble", c'est le slogan de campagne d'Agnès Sinsoulier-Bigot, la candidate socialiste aux législatives. En effet, ça change de Fiers mais tout seul, en 2012 quand la Gauche, ce menhir indécrottable, a voulu faire croire aux électeurs de la circonscription qu'une candidate socialiste avait le même goût qu'un candidat communiste jusqu'à faire l'affront, aux électeurs, de ne présenter qu'un seul candidat, communiste donc, élu avec 100% des voix. C'était prendre les électeurs pour des gogos décérébrés.
Cinq ans plus tard, la même candidate revient. Et le goût amer de ce soir de 2012 n'est pas passé. A tel point qu'elle sent que la pilule écorche encore la gorge de celles et ceux qui voulaient une alternance politique en évitant de concentrer les pouvoirs locaux et législatifs dans deux seules mains d'un Parti trop gourmand : "Par honnêteté, par fidélité aux valeurs de la Gauche", écrit-elle dans son document de campagne, "je n'ai pas voulu, au soir du premier tour, me lancer dans une aventure personnelle qui ne correspondait pas à ma conception de la politique". C'est vrai que la conception socialiste de la politique, c'est de faire élire un autre candidat plutôt que soi-même. Cette tambouille politicienne, les électeurs n'en veulent plus.
"Si je me présente à nouveau devant vous, c'est guidée par cette éthique et par cette fierté que je ressens quand je parle de nos villes et de nos villages." Quelle éthique ? Celle de ramasser des voix au premier tour et de dire aux électeurs, allez chez mon voisin ? La fierté ? Quelle fierté ? Celle d'obéir à des ordres d'appareil sans queue ni tête qui ne font que faire exploser les scrutins pour le Front national ? Qu'est-ce qui garantit aux électeurs qui vont encore voter pour la candidate socialiste, qu'elle devra céder la place au soir du premier tour pour une raison qui sera tout, sauf démocratique et juste ? Vierzonitude n'a rien lu de ce genre dans le document.
Remarquez, qui votera encore pour une candidate qui, portée par un élan, se voit contrainte de disparaître du jeu politique de la circonscription pendant cinq ans ? Cette campagne est d'ores et déjà faussée. Et les candidats se trompent autant de méthode que d'adversaire. Ils parlent comme il y a cinq, dix, vingt ans, avec les mêmes tics verbaux, les mêmes poncifs, la même soupe qu'ils croient devoir faire avaler à des électeurs désabusés. Cinq ans après, le revirement du P.S est encore dans toutes les têtes.