Il y a un paradoxe fameux dans l'existence de l'office du commerce et de l'artisanat de Vierzon (OCAV). Un paradoxe qui va même à l'encontre de la philosophie de reconquête du centre-ville par le commerce de proximité : c'est que l'OCAV ne différencie pas justement le commerce de proximité du commerce de périphérie. Comme si il n'y avait aucun rapport de cause à effet entre la désertification du centre-ville et l'extension du commerce en périphérie.
C'est là que le bât blesse car on ne peut pas mettre dans le même panier, commerces de centre-ville et commerces de périphérie. Il faut faire un choix pour déterminer une ligne de conduite. Aujourd'hui, la seule défense du commerce, à Vierzon, repose non pas sur une politique de fond mais sur une politique d'animation. La réflexion, l'expertise et le devenir d'un commerce pensé de proximité n'est à ce stade, qu'une vague fiction.
Il est clair qu'en fermant la maison des projets, en se débarrassant de la Sem-Territoria et en concentrant une vague défense des commerces dans une association dont le budget n'est pas assuré, on ne peut pas dire que la municipalité de Vierzon prend le problème du commerce à bras-le-corps. Pour les élus, la désertification commerciale est un problème de société, de changement de consommation et d'habitudes et il ne sert à rien d'user son énergie à combattre ce genre de faits sociétaux. D'où l'abandon clair et net du commerce à son propre destin. L'aménagement de l'ilôt Rollinat est aujourd'hui, le seul projet urbanistique de la ville de Vierzon, le seul depuis le siècle passé et le seul pour le siècle à venir...
C'est pour cette raison qu'il ne faut pas compter sur une initiative majeure et originale de la part de la municipalité qui va se contenter de faire durer le plaisir jusqu'en 2020. Ce ne sera pas difficile : l'aménagement de l'îlot Rollinat ne sera pas terminé avant la fin 2018. Le plan de rénovation urbaine à travers d'autres quartiers de la ville va permettre de détourner l'attention. Et quand tout le monde regardera à nouveau vers le centre-ville, il sera trop tard. 2020 sera déjà là. Et on pleurera de n'avoir pas été visionnaire. Mais demander à des politiques d'être visionnaires...