Dans l'euphorie des chiffres, il y en a certains qui ne sont pas à prendre à la légère. Ce sont les 12 millions d'abstentionnistes ajoutés aux plus de 4 millions de votes blancs et nuls qui montrent, qu'au deuxième tour, 16 millions de personnes n'ont pas voulu choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Un quart d'abstentionnistes au second tour, c'est presque deux millions de plus qu'au premier, un nombre important alimenté, entre autre, par le non-choix du patron des Insoumis. D'autres, ont préféré se déplacer pour mettre un bulletin blanc ou nul, moins d'un million au premier tour, plus de quatre millions au second. C'est une fracture aussi importante que celle qui séparait En Marche ! du Front national. Il y a eu plus d'abstentionnistes que de voix pour Marine Le Pen. Et ces plus de millions de voix pour le F.N sur lesquels il est impossible de faire l'impasse. Les comprendre, c'est déjà fait, les admettre c'est autre chose.
Mais il est clair que les abstentionnistes, une quantité non négligeable, les votes blancs et nuls idem, indiquent clairement qu'au-delà de l'offre, c'est la façon de l'élection qui doit être remise en cause. Mettre le vote blanc au centre du suffrage pour essayer de ramener les abstentionnistes aux urnes. Mais ces chiffres, c'est avant tout un cri qu'il va falloir entendre, un cri puissant car 16 millions d'électeurs sur 47 millions d'inscrits ont fait le choix du non-choix. Bien sûr, les calculs politiques n'y sont pas étrangers non plus. Mais il faut savoir si on veut rester sur un ancien modèle qui fait le jeu des partis politiques au détriment du citoyen ou essayer de trouver de nouvelles recettes. 16 millions d'abstentionnistes, de votes bancs et nuls auxquels s'ajoutent plus de 10 millions de votes F.N... On ne peut pas vraiment dire que la France est au mieux de sa forme.