Pour le député sortant, un parlementaire qui appartient à une majorité présidentielle est forcément un député godillot suivant sans discuter la ligne du parti. C'est vrai que ce n'est jamais arrivé au député et cela ne risque jamais de lui arriver, tant il ne pourra jamais se faire élire dans une logique de majorité présidentielle. Même si Mélenchon avait été élu, il aurait quand même voté contre. Pendant cinq ans, pourtant élu grâce aux largesses du Parti socialiste, le député sortant s'est opposé frontalement au gouvernement socialiste. La question qui se pose est : quelle utilité d'un député de l'opposition pour la deuxième circonscription de Vierzon dans une majorité présidentielle ?
Son dernier tract est une bataille rangée contre le programme du président de la République. A tel point que le député en oublie d'informer ses électeurs sur son propre programme, si ce n'est s'opposer à tout. Ah si, au programme, insister sur le fait que Nadia Essayan, candidate d'En Marche !, a refusé le débat prévu par la presse locale. La nouvelle vaut une manchette "dernière minute", sur le tract du député sortant. On se croirait dans la presse people. Sinon, le programme du député sortant, c'est de se faire élire pour montrer le pluralisme à l'Assemblée nationale; sacré programme ! Il faudra nous expliquer à quoi servirait un député de l'opposition pour servir les ambitions de la seconde circonscription, celle du Cher et en même temps de Vierzon ? En clair, le programme du député sortant est simple : "ne donnais pas les pleins pouvoir à Emmanuel Macron". Ah, si Mélenchon les avait eus, ces pleins pouvoirs, c'eut été normal non ? Plus que pour Emmanuel Macron. La campagne vole bas...
D'un autre côté, Nadia Essayan, candidate En Marche ! avec trois mille voix d'avance sur son adversaire, cible "une opposition permanente et stérile ne servant que les seuls intérêts propres du Parti communiste local." C'est l'une et la première des cinq raisons avancées par la candidate de voter pour elle. Elle se place dans l'action présidentielle, afin de "donner une chance au développement économique" de la circonscription. Pour "quelqu'un qui n'existe pas", ainsi qualifiée par son adversaire politique, elle compte "transformer et moderniser le pays". C'est au moins un morceau de programme et une ambition, différente de celle de s'opposer et de symboliser le pluralisme.