Avec la pudeur de notre siècle, on appelle cela des personnes âgées. Mais avant, c'étaient des vieux, dans tout ce qu'il y a de nobles dans le mot "vieux". Et Vierzon était fière de posséder son foyer pour vieux. Regardez les, finalement, ils ne sont pas aussi vieux que cela mais même ceux qui le sont, ont cette noblesse de l'âge dans leur sourire.

La ville de Vierzon et ses nombreuses usines sont composées de ces luttes incessantes qui débordent encore aujourd'hui. Terre de luttes, fierté de luttes, la ville de Vierzon a vécu au fil de ses victoires et de ses drames. On connaît, plus près de nous, la lutte des Case pour continuer d'exister avec le destin que l'on connaît. Ici, nous sommes en 1978, c'est la dernière grève à l'usine de la Pointerie des Forges. Et tous ces salariés n'espéraient qu'une chose : poursuivre. Ce ne fut pas le cas.L'usine a fermé, l'usine est tombée. Et devinez quoi ? Un supermarché a poussé à sa place.
C'est Louis Notaire, qui s'en souvient, bouilleur de cru, rue du Gros Caillou. Celui qui transformait le fruit en alcool. De ses sabots à sa casquette en passant par ses moustaches, on se demande ce qu'il pense, la main sur sa machine, chaude et fumante. Que pense Louis Notaire dont le nom, finalement, trahit un peu son métier. Que reste-t-il de sa trace rue du Gros Caillou ? Si ce n'est cette photo superbe où l'homme et la machine posent pour, que des décennies plus tard, on s'arête un instant sur l'image en se disant qu'on aurait bien aimé connaître Louis Notaire, bouilleur de cru rue du gros Caillou. Pour des raisons sans doutes très différentes les unes des autres.
