Il n'y a plus de banc sous l'arbre, sur la place,
Il n’y a plus de banc, sans autre explication.
Qui décida, un jour, qu’il fallait qu’on l’efface
Pour on ne sait quelle noble et fameuse raison.
Tiens, il n’y a plus d’arbre, sur cette même place,
Tiens, il n’y a plus d’arbre, du banc, le compagnon.
Il a crevé d’ennui, son tronc creux, de guerre lasse,
A été retiré, voilà l’explication.
Il n’y a plus de place où se tenait le banc
Que l’on a démoli, sans anticipation,
Sans son banc et son arbre, c’est un grand trou béant,
Elle est morte d’ennui, par manque d’animation.
Il n’y a plus la rue qui menait à la place
Morte de solitude et d’inutilité
A quoi sert une rue qui mène à une impasse ?
Elle n’existe plus et bientôt le quartier.
Car la rue d’à côté qui menait à la rue
Qui menait à la place vidée de son banc
Orphelin de son arbre, jadis un beau feuillu,
N’a plus de raison d’être. Logique, évidemment.
Du coup toutes les rues qui permettaient aux rues
De mener à la rue qui menait à la place,
Dont le banc et dont l’arbre, bien sûr, n’existent plus
Entraînèrent avec eux le quartier dans la nasse.
Il disparut aussi, puis le quartier voisin,
Puis le quartier d’après, devenu sans raison,
Puis le quartier là-bas, puis le quartier plus loin,
Furent pris dans les serres de cette folle moisson.
La moitié de la ville s’est mise à se dissoudre
Emportant ce qui reste de toutes ses parcelles,
D’autres bancs, d’autres arbres, et dans un dé à coudre
Il ne resta bientôt qu’un grand vide éternel.
La légende raconte que l’on ôta le banc
Car des gens trop bruyants venaient s’asseoir dessus.
Il n’y a plus de ville, plus aucun habitant,
Mais le problème, au moins, a été résolu...
Quelle est la différence entre ces deux images, prises en bal de la rue Blanche Baron, la première par Google, la seconde par Vierzonitude ? Ouiiii ! Le banc. Sur la première image, on voit ce banc qui était fait de porcelaine, souvenez-vous, en hommage à notre industrie porcelainière vierzonnaise. C'était joli ce banc et cette fontaine qui ne marchait pas, quand il y avait encore un tribunal d'instance à Vierzon... Et puis, petit à petit, le banc ne servait plus aux amoureux qui se bécotent. Il était occupé par d'autres gens qui ne se bécotent pas vraiment, sauf avec le goulot d'une bouteille. C'était devenu franchement invivable pour l'entreprise voisine. D'autant que tout ce qui entre d'un côté, sort de l'autre. Alors, du coup, hop, la communauté de communes a fait retirer le banc, plus de bancs, plus personne sur le banc, plus de nuisances. Le problème est résolu. La communauté de communes de Vierzon va certainement éliminer le chômage en éliminant le travail. Et pour éviter que les commerces ferment, plus aucun ne sera ouvert. Circulez, y'a rien à voir.
