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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Connaissez-vous les commerces vierzonnais ? Eric Garnier de Musica, arpèges et sourire

Publié par vierzonitude sur 19 Janvier 2018, 13:46pm

Connaissez-vous les commerces de Vierzon ? Profitez de cette rubrique pour mettre en avant votre ou vos commerçants vierzonnais préférés. Un selfie, une photo d'eux, un petit historique du magasin, tout ce qu'il faut pour connaître la boutique qui vous enchante. Envoyez le tout à vierzonattitude@gmail.com.

Voilà un commerçant comme on les aime, généreux, souriant, attentif, passionné. Eric Garnier tient depuis 2009 le magasin Musica, rue Gallerand. La boutique n'a guère changé. Mais sa discrétion n'a d'égale que son efficacité : chez Musica, on ne vend plus de CD mais des instruments de musique, des amplis, des cordes de guitare, on donne des cours d'instruments. Pas besoin d'aller à Bourges ou à Pétaouchnok pour ça, il y a Musica, rue Gallerand, il faut juste se dire que la rue Gallerand existe encore, la monter un peu et hop, sur votre droite, Musica ! 

Créé en 1949 par Monsieur Coyault, Musica est repris en 1989 par le couple qu'on a connu là-bas (avec Pascal à la manoeuvre qu'on retrouve ailleurs aujourd'hui !) et vingt ans plus tard, Eric Garnier, ce fils de porcelainier (son père travaillait chez Larchevêque) qui a travaillé le piano a décidé de reprendre la boutique. Et il est toujours là. 145 personnes sont inscrites aux cours de piano, guitare, flûte et batterie (au sous-sol la batterie, la guitare dans le magasin, piano et flûte à l'étage. On ne dirait pas comme ça, mais Musica vit et fait vibrer la passion chez de nombreux musiciens.

Eric Garnier est un Vierzonnais pur sucre qui a grandi dans le quartier du Champanet, entre le Cher et la piscine de M. Moreira, c'est dire s'il connaît la vie ! Mais surtout, il continue de faire vivre sa boutique atypique, car des comme celle-ci, il n'y en plus qu'une, et il faudrait même que ça se sache ! Eric répare aussi les guitares avec sa formation de dessinateur-mouliste.

Et pour ne pas laisser le chaland indifférent, il met toujours dans sa vitrine, des instruments singuliers, pour un lèche-vitrine passionnant, à la découverte d'instruments venus d'ailleurs. Alors, même si vous ne savez jouer d'aucun instrument, c'est le moment de franchir la porte.  Même si vous n'avez pas besoin de cordes de guitare, d'un ampli ou de quoi que ce soit qui tourne autour de la musique, franchissez quand même la porte, taillez le bout de gras avec Eric, et profitez des arpèges de sa sympathie. Et surtout faites le savoir : à Vierzon, il y a une boutique dédiée à la musique et aux instruments.

Musica, rue Gallerand.

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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