A plusieurs reprises, des lecteurs de Vierzonitude remettent en cause, non pas la réalité de la rue Joffre ou les chiffres de la délinquance vierzonnaise, mais le fait d'évoquer cette réalité-là, au détriment d'une réalité plus positive et plus souriante. Par exemple, l'abandon de la rue Joffre par les Vierzonnais aurait, entre autre, pour cause ce blog qui explique par le menu qu'il n'y a plus de commerces. Le dire, inciterait les gens à ne plus y aller sans qu'ils ne se déplacent eux-mêmes pour voir...
Du coup, on ne s'interroge plus sur les vraies causes et les véritables conséquences, mais on focalise sur la publicité faite au phénomène comme argument palpable de la désertion de la rue Joffre. Il suffirait donc de ne plus en parler pour que les gens reviennent, mais quand ils y seront revenus, ils ne verront que la réalité décrite dans ce blog. Ni plus, ni moins. Alors, ne plus parler de la vacance commerciale permettrait de remplir les pas-de-porte vides... Illusion.
Il est vrai que la description de la réalité par ce blog est palpable, plus que la cause de la fermeture des commerces qui est plus disparate et discutable. C'est le seul argument que l'on nous oppose aujourd'hui : soyez plus positif. Mais ce n'est pas au blog d'être plus positif, c'est à la réalité de l'être. Et ce blog parle aussi des commerces qui ouvrent, des Prédateurs qui gagnent, des entreprises qui font la une de la presse nationale, des richesses de Vierzon que l'on n'exploite pas. Une fois encore, chacun y prend ce qu'il veut.
Autre reproche : les gens ne viendraient plus fréquenter le centre-ville à cause de l'insécurité, mais à cause du sentiment d'insécurité provoqué par le fait qu'on évoque les chiffres de la délinquance ou que l'on relaie un fait divers. Il suffirait de ne plus parler des actes de délinquance pour ne plus provoquer un sentiment d'insécurité ? Mais si c'est un sentiment, c'est que ce n'est déjà plus une réalité ? Et ajoutons que ne plus parler des chiffres de délinquance ne les feront pas baisser. Alors, doit-on lutter contre la délinquance ? Contre le sentiment d'insécurité ou contre ce blog qui, une fois de plus, décrit une réalité qu'il n'est d'ailleurs pas le seul à décrire ? Mais là encore, tout support qui parle de la délinquance vierzonnaise est beaucoup plus palpable que les causes de la délinquance elle-même.
S'il suffisait de ne plus parler de la vacance commerciale pour qu'elle se résorbe, s'il suffisait de ne plus parler d'insécurité pour que les commerces triplent leur chiffre d'affaire, s'il suffisait de ne pas parler d'une réalité dérangeante pour qu'elle n'existe pas, alors ce blog est prêt à se saborder. Qu'on nous amène les preuves de toutes ces hypothèses.