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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Mais pourquoi enlaidir sans arrêt l'espace public ?

Publié par vierzonitude sur 11 Avril 2018, 21:01pm

Mais pourquoi enlaidir sans arrêt l'espace public ?

La dernière lubie de la grande distribution : coller des lavomatiques dans l'espace public, même si cet espace leur appartient, vous avouerez qu'il est difficile de rater cette... chose. On s'est débarrassé des cabines téléphoniques, ce n'est pas pas pour voir pousser des machines à laver qui peuvent fonctionner 24h/24. Mais qui va laver son linge à 2 heures du matin ? Qui va poireauter, debout, dehors, en attendant que le cycle soit terminé ? Qui a eu cette idée de coller des tambours sur le Forum république, déjà moche, avec ce supermarché qui nous fait voir son derrière, maintenant, il exhibe des machines à laver ? Il existe des lavomatiques qui ouvrent tôt et ferment tard, ce n'est pas suffisant ? Franchement, quel besoin de poser ces trucs à cet endroit ? Quelle est la logique marketing ? On dira encore que Vierzonitude critique, mais où est la plus-value ? La dignité même ? Dans les lavomatiques, il y a des sièges, un abri, des revues, même des bouquins. Mais là, il n'y a que la nudité criante, la crudité d'une situation qu'on colle à l'arrière d'un supermarché, aux regards de tous. Mais dans quel but ? Et demain, des téléviseurs 24h/24 qui déverseront leur flot d'images ? Des mixers publics ? N'y-a-t-il donc personne pour protester contre cette nouveauté  si imbécile ? Si la grande distribution veut oeuvrer pour celles et ceux qui ne peuvent s'offrir un lave-linge, qu'elle construise de vrais lavomatiques, qu'elle y apporte des espaces de convivialité, qu'elle innove bordel. Il y a de la place en centre-ville, même au Forum république pour inventer les lavomatiques de demain. Mais pas cette chose posée comme si on avait l'impression qu'une équipe de déménageurs allait le prendre pour le mettre ailleurs. Alors oui, ici, on critique cette initiative car on n'en voit pas l'utilité, ni même la dignité. A quand des douches à ciel ouvert ? Ou des bains entre deux caisses ?

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L
LoL
12/04/2018 11:29
On va bientôt voir les gens se désaper dans la rue, pour une petite lessive expresse entre deux achats, dans notre pays??.<br /> <br /> La "raie publique" en marche pourrait bientôt cautionner ce genre de projet dans notre pays , pour faire tourner le bon commerce de proximité du pays !!.<br /> <br /> Messieurs, préparez beaucoup de monnaies, car les prix de cette innovation industrielle, ne sera pas à la portée de toutes vos "bourses", si ceux-ci approuvent ces projets, et de ce fait, vous risquez de laisser votre pantalon, votre caleçon et votre chemise, définitivement !!.
Répondre
S
SIMON
12/04/2018 07:44
et l'hiver venu ça fera distributeur de glaçons ou de vin chaud ? l'eau , ça gèle , surtout l'hiver ;on se demande qui peut avoir l'idée de ce concept irrationnel et inesthétique !
Répondre
V
vierzonitude
12/04/2018 14:03
ce n'est pas,parce que c'est répandu que ce n'est pas moche<br />
F
Fifi Loulou
12/04/2018 13:45
En Bretagne, c'est répandu... Et jamais eu de souci avec le froid...<br /> <br /> Ah, le comportement pauvre des berrichons de Vierzon...
L
Lusor
11/04/2018 22:26
Il suffit d'appeler les monstres et ils viendront l'enlever.
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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