Ainsi, il faudrait faire la gueule. Ne pas descendre dans la rue, ne pas montrer sa joie pour des footballeurs mais garder ses forces pour la sécu, la santé, la hausse du SMIC, contre les réformes en tous genres. "Le pire, c’est que la grande majorité qui se peint le visage aux couleurs nationales et gueule comme des malades dans les rues de nos villes, en applaudissant des footballeurs qui gagnent des millions d’euros, sont ceux qui galèrent dans un travail payé au SMIC. Tous ceux-là, seraient bien inspirés d’aller dans les manifs pour défendre leur acquis sociaux et leur salaires avec autant de force et de vigueur", a-t-on reçu en commentaire.
Depuis combien de temps les gens ne se sont pas retrouvés massivement dans la rue pour autre chose que des larmes, celles de Charlie-Hebdo, celles de Paris, celles de Nice, celles des autres douleurs. Pourquoi les gens ne se retrouveraient-ils pas autour d'un événement sportif, même du football, pour partager de la joie, de l'insouciance ? Vierzonitude est allé voir au coeur de Vierzon. Oui, il y avait plus de personnes ce dimanche soir dans les rues que contre les réformes de la loi travail, contre celles de la réforme de la SNCF. Il n'y a aura certainement jamais autant de monde dehors que pour une coupe du monde, et alors ?
La faute aux gens qui sortent ou à ceux qui ne savent pas créer une adhésion massive à leur cause ? La faute aux gens ou aux politiques qui justement transforment tout en cause politique. Le football n'est ni de la politique, ni de la religion, c'est un sport. Oui, les footballeurs ont des salaires indécents mais, en France, entend-on des politiques, de gauche surtout, hurler contre les footballeurs qui gagnent tant d'argent ? Ils préfèrent jeter leur dévolu sur les patrons du CAC 40, électoralement, c'est plus porteur.
La faute aux gens si des sujets sociaux et politiques sont moins glamours qu'une coupe du monde gagnée par des Français ? Vierzonitude a vu de jeunes gens drapés dans un drapeau tricolore, chanter la Marseillaise, participer à leur façon, à la cohésion d'un pays ? Est-ce la faute des gens si les politiques ont moins de talent avec le vivre-ensemble que des footballeurs ? Ne serait-il pas temps qu'au lieu d'incriminer les gens qui sortent dans la rue pour grappiller une joie collective, on se retourne contre ceux qui ne sont pas capables de donner du crédit populaire aux idées qu'ils défendent ? Sans doute les défendent-ils sans conviction mais avec cet esprit qui est loin d'être collectif mais individualiste. Une élection n'est pas un match d'équipe.
Alors, au lieu de hurler contre des gamins qui, en 2018, ont envie de goûter à l'esprit de 1998 qu'ils n'ont pas connu, si au lieu de hurler contre les gens qui collectivement se rassemblent, changeons de politiques. Pas l'impression que les footballeurs vivent au crochet du contribuable et bourre le mou des électeurs pour leur compte personnel. Alors, après nous, les grincheux. La coupe du monde ne fait de mal à personne.