La grève de la faim entamée dimanche soir par deux agents de l'hôpital de Vierzon aurait donc précipité le dialogue entre l'agence régionale de santé (ARS) et la communauté médicale ? C'est en tout cas ce qui ressort de cette soirée. "Nous avons les garanties attendues, c'est à dire que l'agence régionale de la santé a jugé crédible la trame du projet médical présentée ce jour qui contient le maintien des services", écrivent les deux ex-grévistes de la faim qui restent cependant "vigilants à la bonne mise en place de ce projet".
Mais alors, suffisait-il que la communauté médicale mette noir sur blanc ses exigences pour que l'ARS puisse dire amen ? Mais pourquoi, alors, ce texte n'est-il pas apparu en juin dernier évitant 140 jours de grève, 40 jours de camp gaulois au milieu de la cour de l'hôpital et trois jours de grève de la faim ?
Qui aurait donné un euro sur la fin du conflit, ce mercredi matin, quand Vierzonitude a rendu visite aux jeûneurs ? Qui aurait cru que, presque d'un coup de baguette magique, tout allait se résoudre sur la seule foi de la plume des médecins de l'hôpital qui, sous la forme d'une série d'objectifs, veulent créer une unité médico-chirurgicale pour améliorer le suivi des patients; développer la filière géronto-orthopédique et la géronto-traumatologie; développer la filière ophtalmologique avec consultations et chirurgie; compléter et pérenniser l'équipe de gynécologues-obstétriciens pour maintenir la maternité et son activité...
Sur ce dernier point, s'agissait-il alors de simplement vouloir, de la part des médecins, la pérennisation de l'équipe de gynécos, pour que l'Aégionale de la santé donne alors les moyens nécessaires ?
L'objectif numéro 5 évoque la rénovation du bloc opératoire, ce qui était le pilier pour le maintien notamment de la maternité et le maintien des activités du bloc et l'optimisation de son organisation. Mais n'était-ce pas le souhait, aussi, de l'intersyndicale et des élus, que ce bloc soit rénové pour mettre à l'abri la maternité ?
Pourquoi d'un seul coup, le vœu des médecins devient la lumière que l'ARS va suivre dans la nuit ? Dernier objectif : le maintien du service de pédiatrie et l'anticipation de la prise en charge d'épidémies saisonnières. Là encore, le simple fait de vouloir le maintien de la pédiatrie maintiendrait donc ce service ? Vous imaginez les médecins de l'hôpital qui ne voudraient ni d'un bloc rénové, ni pérenniser le service gynécologie ou encore refuserait le maintien de la pédiatrie ?
On attend maintenant le communiqué de l'Agence régionale de santé qui, on l'espère, avec la même promptitude qui a caractérisé ses autres communiqués, mettra à l'abri des tentations d'économies budgétaires l'ensemble des services de l'hôpital de Vierzon.