"Merci et restons gaulois", ce sont ces quelques mots sous cette photo que les deux ex-grévistes de la faim s'adressent à celles et ceux qui les ont suivis, sur leur page facebook Papas font de la résistance. Dès l'annonce de la fin du jeûne de protestation, l'intersyndicale de l'hôpital appelait des bras pour venir démonter le camp gaulois qui s'était installé il y a quarante jours, dans la cour de l'hôpital de Vierzon.
Si la grève de la faim est terminée, si le camp gaulois est démantelé, qu'en est-il de la grève illimitée que l'intersyndicale avait entamé en juin dernier ? A cette réponse, l'intersyndicale devrait répondre rapidement, sans doute ce vendredi, en consultant ses membres pour savoir si la grève continue, en guide de veille, ou pas.
Reste à savoir comment, concrètement, les choses vont se mettre en place. Le projet médical, présenté par les médecins de l'hôpital, a donc trouvé grâce aux yeux de l'agence régionale de la santé d'Orléans. Si l'on s'en tient aux déclarations des uns et des autres, la maternité restera ouverte, le bloc opératoire sera rénové entraînant la pérennité de la chirurgie. Tout rentre dans l'ordre.
Les bonnes nouvelles aussi inattendues que précieuses pour l'établissement vierzonnais ont totalement mis de côté ce qui préoccupait pourtant la tutelle : le déficit chronique de l'établissement (3,5 millions d'euros) et ses dettes, plus de 20 millions d'euros, miraculeusement suspendues dans l'air... L'intersyndicale qui n'est pas tombée de la dernière pluie a dit qu'elle suivra de près l'évolution des choses et la concrétisation du projet médical.
De son côté, la municipalité qui s'octroie déjà le bénéfice du maintien de la maternité, devrait organiser, comme prévu, un grand raout le 8 novembre autour de l'hôpital. Qu'en sera-t-il des referendums d'initiative locale prévus en janvier dans les villes où les hôpitaux sont en souffrance ? Ces referendums iront-ils jusqu'au bout ? Quel intérêt d'en organiser un à Vierzon ? Autant de questions qui devront trouver des réponses. En espérant, cette fois-ci, que l'hôpital ne va pas, dans six mois ou un an, revenir à la case départ comme c'est le cas depuis trente ans.
L'agence régionale de santé aurait-elle eu son quota de fermetures de services en région Centre-Val-de-Loire pour épargner l'établissement vierzonnais ? La résistance syndicale, politique et citoyenne aurait-elle fait vraiment reculer une tutelle qui, pourtant, semble n'avoir aucun état d'âme (il n'y a qu'à regarder du côté de la maternité désormais fermée au Blanc).
Toujours est-il que la mobilisation hors du commun depuis juin, autour de l'hôpital, a démontré l'attachement des citoyens à leur hôpital. Ce conflit laissera des traces, on pense notamment à la position tranchée de la députée Nadia Essayan et à cette même position tranchée de l'opposition municipale exprimée lors du dernier conseil municipal. Un contexte exacerbé, comme toujours, par des positions politiques que Vierzon ne saura jamais mettre de côté. Mais l'essentiel semble être sauf.
L'hôpital de Vierzon, au regard de ses multiples problèmes, est il vraiment sauvé ? A suivre...