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Vierzonitude

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Graçay, le village le plus drôle du monde c'est fini, Charly s'explique

Publié par vierzonitude sur 2 Février 2019, 06:20am

Quand Charly créé le village le plus drôle du monde à Graçay, il y a une grande émulation. Puis des brouilles se font jour. Charly jette l'éponge une première fois. Démonte tout. Et revient finalement. Jusqu'à l'épisode récent où là, Charly baisse les bras. Et s'explique pour Vierzonitude sur sa décision d'arrêter les frais et peut-être d'exporter son projet ailleurs.

Graçay, le village le plus drôle du monde c'est fini, Charly s'explique

Le torchon brûle entre Graçay et le village le plus drôle du monde que vous avez initié ? C'est fini ?

Le torchon ne brûle plus, le projet du village le plus drôle du monde est fini ... à Graçay  

 

Il y avait déjà eu un désamour, les choses se sont arrangées. Mais là, est-ce vraiment fini ?

Non,  les choses ne se sont pas arrangées, elles se sont surtout dégradées à partir de 2018 lors du projet de succession de la clinique vétérinaire. 

 

On est passé du village le plus drôle du monde au village le plus triste. Pourquoi ce changement brutal ? 

Le village n'est pas le plus triste du monde mais il est peut être moins joyeux et moins fédérateur sans les décorations du village le plus drôle du monde. Les fausses vitrines, les faux panneaux indicateurs, les billets dans la cour du Crédit agricole, les cravates aux poteaux , les bonnets, les poèmes des enfants à la sortie de l'école étaient un peu l 'arbre qui cachait la forêt.

 

Qu'aviez vous rêvé pour Graçay ?

Je n'ai pas que rêvé, je l'ai réalisé avec le concours de nombreux habitants qui ont massivement participé à ce projet. Le livre l'an I témoigne de l'enthousiasme qui s'était crée autour de cette création . 

 

Vous avez racheté la clinique vétérinaire qui fonctionne. c'est plutôt positif ça ?

OUI OUI OUI !  Bien sûr que c'est positif , la clinique  ne désemplit pas. Avoir un  vétérinaire dans nos campagnes est très important pour la population vieillissante qui possède souvent un animal de compagnie. Au passage, je remercie tous les nombreux habitants qui se sont mobilisés  avec moi et l'association du village le plus drôle du monde. 
 

Vous revenez d'une tournée à Cuba. Comment cela s'est passé ?

De retour de Cuba, j'ai eu l'opportunité de jouer mon premier spectacle en espagnol. J'y retournerai deux fois cette année pour deux tournées différentes où j'interviendrai en première partie de grands groupes connus là-bas. J'ai reçu un accueil chaleureux, ce qui me donne envie de repartir au plus vite.

 

Comptez vous rester à Graçay ou partir ? Quel est votre projet désormais ?

Bien sûr que je souhaite partir. Si un autre village ou ville souhaite accueillir le projet, je suis disposé à en étudier les modalités. Ma maison est à vendre mais tout le monde n'est pas intéressé par un amphithéâtre mégalo romain  dans son jardin .

 

En dehors de toute polémique, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné à votre avis ?

Malgré mes 1,68 m , je faisais un peu trop d 'ombre à certaines personnes qui aiment bien la lumière...

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H
HA
02/02/2019 12:23
Dans son dernier roman, Houellebecq dit de Niort qu'elle est la ville la plus laide du monde. Il n'a pas vu Vierzon.
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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