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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Oooouuuuiiiiiii, la ville accorde enfin une place à Jacques Brel !

Publié par vierzonitude sur 17 Mars 2019, 07:10am

Photo extraite du blog Gilblog

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Cela s'appelle boire du petit lait... Plus de douze ans à attendre pour lire cette phrase qui sera prononcée jeudi prochain, lors du conseil municipal de Vierzon : "Il est donc proposé de dénommer ce nouvel espace « place Jacques Brel » du nom de ce chanteur de nationalité belge qui, par une chanson dans laquelle il a cité plusieurs fois Vierzon, a fait beaucoup pour la renommée de la ville." Le débat est désormais clos : pour la ville de Vierzon, Jacques Brel "a fait beaucoup pour la renommée de la ville".

 

Oooouuuuiiiiiii, la ville accorde enfin une place à Jacques Brel !

Plus de doute sur la nocivité de la chanson du grand Jacques. Après une petite rue baptisée dans les années 1980 dans le quartier des Crêles, voilà qu'en 2019, la majorité actuelle offre au grand Jacques une visibilité extraordinaire, le centre-ville, une place, même si la vague qui la hérisse n'est pas une trouvaille heureuse. Vierzon et Brel sont enfin réconciliés. Il aura fallu attendre 51 ans après la chanson Vesoul pour que Vierzon accorde à Brel la place qu'il mérite.

Et cet événement arrive en 2019, Jacques Brel aurait eu 90 ans, il est né un 8 avril 1929, le grand Vierzon est né le 8 avril 1937. On n'échappe pas au symbole. Quelle belle victoire dont Vierzonitude se félicite. Il a fallu qu'une bande de passionnés (dont Vierzonitude mais le blog n'existait pas en 2006-2007) souhaite réhabiliter Brel dans la ville. Ce fut un collectif informel Vi-Ve Brel (VIerzon-VEsoul Brel) qui lança l'initiative.

Photo extraite du blog Gilblog

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Puis, à Brel, s'est accroché un autre patrimoine de Vierzon, le tracteur. D'où ce voyage à Vesoul en tracteur (celui de Daniel Donin de Rosière de Troyes) avec la visite du maire de Vierzon, Nicolas Sansu. Avant le tracteur, ce furent les cyclotouristes de Vierzon qui relièrent Vierzon à Vesoul, c'est ce voyage qui a tout déclenché. Il y eut cette promesse faite à Vesoul en 2009 par le maire de Vierzon : la place de la gare s'appellera Jacques Brel. Cela n'arrivera jamais. Tant mieux, il y aura mieux.

Puis, ce fut aussi le voyage en tracteur de Vierzon à Honfleur, Anverse (dans le Morvan, pour le symbole. Ce fut des soirées hommages, des reportages, des posts sur ce blog, des coups de gueule, des évidences. En décembre 2017, France Brel met un pied à Vierzon et le même jour, dans la presse, le maire annonce que la place du centre-ville portera le nom du chanteur. France Brel revient en novembre 2018 pour le salon du livre. Et certainement le 8 juin pour l'inauguration de la place. Vierzonitude boit du petit lait : "Il est donc proposé de dénommer ce nouvel espace « place Jacques Brel » du nom de ce chanteur de nationalité belge qui, par une chanson dans laquelle il a cité plusieurs fois Vierzon, a fait beaucoup pour la renommée de la ville."

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U
un autre
17/03/2019 20:10
Comme quoi...tout arrive.
Répondre
M
Marre
17/03/2019 18:25
Un petit clin d'oeil à l'artiste de la part des Vierzonnais , pour le remercier pour sa participation à faire connaitre notre ville dans l'une de ses chansons.<br /> <br /> Merci à Jacques, c'est le moindre des choses que l'on pouvait faire et ça ne mange pas de pain ce petit geste de gratitude envers lui.
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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