Il ne fallait pas être sourd, ce samedi matin, pour entendre des vagues d'éloges de Jacques Brel dans une ville qui l'a si longtemps tu et ignoré.
Ah non, il ne fallait pas être sourd pour ne pas rater cet instant surréaliste où le maire de Vierzon a cité Jacques Brel comme si sa réélection en dépendait !
Quand Michel Autissier, président du conseil départemental du Cher a, plagiant Brel, déclaré à l'adresse du maire "Chauffe Nico". Il ne fallait pas être sourd pour entendre la maire adjointe à la culture de Vesoul expliquer, que pendant que Vierzon inaugurait sa place Brel, Vesoul songeait à rénover la sienne.
Brel par-ci, Brel par-là... Et cerise sur le gâteau, la présence de France Brel à cette inauguration de la place qui porte le nom de son père. Un énorme portrait de Brel trône sur l'une des façades de l'ancienne Poste.
Jamais Jacques Brel n'avait eu droit à tant d'hommage que ce samedi matin, comme si un énorme bouchon avait sauté, comme si, après des décennies, Vierzon venait d'ouvrir les yeux ou de respirer à pleins poumons. Vierzonitude ne va pas bouder son plaisir (on y reviendra).
L'inauguration de ce samedi matin a rattrapé, sans peine, cinquante ans de silence après la sortie de la chanson Vesoul. Une chorale d'enfants qui chante T'as voulu voir, une danse commune sur La valse à mille temps, un moment incroyable où les Vierzonnais, c'est si rare, ont pu se retrouver ensemble pour une même cause : pour une nouvelle place, symbole du renouveau de Vierzon (même si ça fait cinquante ans qu'on nous parle de renouveau de Vierzon... ) ou pour le grand Jacques.
Des phrases, des citations, des sourires, des embrassades, pour ceux qui étaient à l'origine de ce projet depuis 2006 et qui ont été superbement ignorés, c'était un grand moment, car malgré les réticences, ça y est, Jacques Brel a enfin sa place à Vierzon.