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Vierzonitude

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Les skateurs ont savouré la place Jacques Brel

Publié par vierzonitude sur 7 Juin 2019, 09:30am

Les skateurs ont savouré la place Jacques Brel

A peine ouverte, la place Jacques Brel a trouvé très vite ses usages, ce jeudi soir. Plusieurs jeunes Vierzonnais se sont appropriés les agrès pour un peu de sport en discutant, une canette à proximité.  D'autres se sont familiarisés avec les toilettes près de la Voltaire, d'autres encore ont adopté les jeux.

On espère juste que les cadavres de soda ont trouvé le chemin des poubelles.

 

La nuit tombée, changement d'ambiance. Un petit groupe partageait des tacos au fond de la place, afin de faire connaissance avec l'aisance des lieux. Un autre groupe avait déjà compris le bénéfice des dénivelés de la place pour y faire du skate.

Quant à la vague, son irrésistible courbe est attirante. Le groupe de jeunes gens, deux sur un skate, deux autres assis sur la vague, apprécie l'espace. Très vite, ils ont su s'approprier ces lieux nouveaux. Muret, bancs, vague, autant de points de rencontre pour s'asseoir, discuter, en plein centre-ville, ce qui n'était pas permis jusque là. Ou rester là pour le plaisir.

 

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B
BREVIERE
11/06/2019 10:29
Bientôt : tags, deals, bruits et dégradations...
Répondre
J
JIM
07/06/2019 23:58
Vierzon meurt parfois de ne pas avoir le charme d'une ville à la campagne, meurt parfois de se recroqueviller sur les cendres de ses industries, et pour l'embellir, que fait-on? on la transforme en hall de banlieue paumée, aseptisée, bétonnée avec un drôle de totem et des peintures sans sens, ni poésie. Adieu Brel et les îles marquises.
Répondre
J
JIM
07/06/2019 23:55
Rien d'enthousiasmant dans ce quelque chose qui amène plus une sorte de méga vide urbain sans charme ni grandes verdures. On nous monte en épingle du vide. Et au final, cela devient un lieu de roulage et on va imposer son utilité en imposant au marché de venir y souffrir voire y péricliter sans jamais demander l'avis des gens concernés. Les dénivelés discriminent évidemment ceux qui peuvent avoir des soucis de déplacement et les bazars des marches rappellent surtout du cubisme enchevêtré sans harmonie.
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P
Pomplume
07/06/2019 19:17
Bientôt les dealers vont s'accaparer les lieux. C vraiment cool Vierzon...
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Z
Zip
10/06/2019 15:17
@ Jul,Alors très bien , pensez à laisser vos coordonnés sur les lieux de création, pour qu'ils puissent également venir devant chez vous, skater et taguer vos murs de votre habitation, si la place de la récréation devait manquer d'espace, ça rassurera les Vierzonnais !
J
Jul
08/06/2019 09:32
Un méga vide urbain suppose qu'il ne s'y passe rien. Pour ma part je pense que si les jeunes et les skateurs veulent se l'approprier c'est plutôt une bonne chose.
R
Robert
07/06/2019 17:31
Il ne manque plus que les 120db à donf toute la nuit jusqu à l'aube tous les jours, et tout le monde sera ravi , la rave party peut commencer!
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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