Une liste de la majorité, une liste de l'opposition et le spectre d'une liste Rassemblement national dont le résultat risque de donner des sueurs froides aux deux premiers, tout autant qu'aux citoyens encore un peu éclairés de cette ville. Depuis 1959, date de l'élection du chirurgien communiste Léo Mérigot, Vierzon aura vécu jusqu'en 2020, 43 ans de communisme entrecoupé d'une parenthèse socialo-centre-droit mou avec une tentative de percée de la droite, sans lendemain.
La tentation des vieilles recettes pointe son nez. Tant de la part de la majorité que de l'opposition qui auront toutes les peines du monde à se renouveler s'ils continuent à croire en eux-mêmes comme ils le font. La "vieille" majorité socialo-commmuniste" est toujours aussi auto-centrée sur le souci de la durée des uns plutôt que de la composition d'un ciment de projets pour faire tenir cette ville debout. Les mêmes arguments, les mêmes faiblesses, les mêmes ficelles sont entrain de sécher dans les greniers des idées toutes faites.
On va nous ressortir le fameux colistier "issu de la société civile", puis le "syndicaliste fortement engagé", puis le candidat avec une appétence "écologique", puis le candidat issu "du monde associatif", "du monde de l'entreprise", tout ça pour distiller le professionnalisme politique des autres qui vivent sur la bête depuis que le lait ne leur sort plus des narines. Bref, un cocktail sans originalité car, une fois de plus, les personnalités compteront plus que les projets et les idées qu'elles porteront. C'est tout le drame de cette ville de 27.000 habitants, devenu un grand village qu'il faut traiter comme un grand village, et non comme une ville prétentieuse à se considérer comme une grande.
Face à ce mur de gauche à franchir, l'opposition prépare la riposte, on le sait. La composition est en cours. Si elle pense refaire le coup de 1990 en gagnant avec un mélange de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel sur la liste sauf du rouge qu'elle renonce tout de suite. On entend déjà la droite rappliquer ventre à terre, elle qui, laminée, n'a jamais soulevé un cil de désir aux citoyens vierzonnais et qui devrait quitter la ville pour raison de salubrité publique. Le centrisme mou qui a fait le lit des années 1990-2008 ne sait pas se réinventer. Sauf peut-être en faisselle chez Rians. Ce n'est pas l'imagination au pouvoir loin de là.
Qu'a-t-on donc en stock ? Des gens de l'ombre qui n'ont plus qu'un vague souvenir de la lumière et des envies de revenir comme ces vedettes du show-biz qui aiment le maquillage et les projecteurs. Des partis qui n'ont pas compris que les électeurs les ont raccompagnés au vestiaire. Où existe encore le P.C en dehors de Vierzon, Foëcy et Graçay ? Où existe le P.S en dehors de la dernière cabine téléphonique ou du dernier canapé trois places de Vierzon ? Qui à Vierzon défend avec conviction l'écologie ? La droite n'a jamais existé ici et n'existera jamais, qu'elle aille voir ailleurs.
Mais surtout, que vont porter les candidats à la mairie de Vierzon en dehors d'eux-mêmes après une pratique aussi intense du pouvoir ? Quelles idées nouvelles vont s'imposer dès lors qu'en 2019, elles ne sont jamais sorties de terre ? Quels projets pour Vierzon ? La ville ne survivra pas à un énième sauvetage de tel ou tel. A une énième obligation d'entretenir plus un parti que des idées. A la continuité d'une idéologie sans avenir. Au jenfoutisme des détails. A la fermeture.
On veut des projets, des idées, on veut une philosophie de vivre à Vierzon, on veut un cadre, de la proximité, de la douceur, on veut transposer Vierzon dans le futur, pas dans le gloubiboulga nostalgique de quelques uns. Ni en 1990, ni en 2008, les majorités n'ont été capables de faire entrer Vierzon dans le futur. Au mieux, on s'est contenté de solidifier le présent. Des exemples ? Il a fallu attendre 2019 pour qu'un aménagement majeur se produise dans le centre-ville. Le site de la Française fermé en 1996, au siècle dernier, est toujours désert.
Faute que la ville entière possède son identité, celle des quartiers, les anciennes communes de Vierzon, en ont été dépouillées alors qu'il aurait fallu jouer sur leurs particularités. On parle aussi des entrées de ville ? Un fantasme... On parle des avenues jamais aménagées, jamais finies. Il a fallu attendre 2019 pour entendre parler de Brel. Les tracteurs sont toujours absents. On continue de développer la périphérie au détriment du centre-ville. On en passe et des meilleurs.
On jette 150.000 euros d'espaces verts dans une nouvelle parcelle du parc technologique à l'heure où des avenues de Vierzon sont des friches ! On remplit le puits sans fond de l'emploi sans se soucier de l'attrait esthétique de Vierzon. On le disait, les vieilles recettes sont essorées. On pense ici comme au XIXème siècle. Il y a longtemps que Vierzon ne mérite pas cela. C'est malheureusement sa punition. Et son étrange paradoxe. Les futurs candidats ont du boulot pour nous faire oublier leurs prédécesseurs et au pire ce qu'ils sont vraiment.