Le magazine Politis consacre un dossier sur les ogres de béton, ces immenses zones commerciales qui, en dehors de provoquer le déséquilibre des centres-villes et la mort des commerces de proximité, "artificialisent toujours davantage de terres agricoles et menacent la biodiversité".
Politis rappelle que "plus de 500.000 hectares de sols ont été bétonnés entre 2006 et 2015". A Vierzon, on a participé au massacre avec la construction de l'Orée de Sologne, et en ce moment, l'agrandissement de Lidl et la construction d'Aldi. Sans oublier la bitumisation et la bétonisation des terres agricoles le long de la rocade nord pour construire des zones industrielles, encore plus de zones industrielles alors que celles déjà construites ne sont pas encore pleines.

Politis explique qu''une étude de l’Observatoire société et consommation (ObSoCo) d’octobre 2018 indique que les Français ont réduit leur fréquentation des espaces commerciaux. « La bonne nouvelle, contre-intuitive, est que les commerces des petites villes et des bourgs échappent à cette tendance […]. L’avenir de l’urbanisme commercial s’écrira à travers la fermeture de certains mètres carrés de surfaces commerciales qui n’auront pas su faire leur mue », conclut l’observatoire."
En 2018, les commissions départementales ou nationale d’aménagement commercial (CDAC/CNAC) ont donné leur feu vert à 1,33 million de mètres carrés (133 hectares), principalement autour des grandes métropoles. Un chiffre en baisse constante, mais la plupart des dossiers concernent des créations ex nihilo, et 3 millions de mètres carrés autorisés sont en projet. Pendant ce temps, de nombreux centres-villes se transforment en déserts, et ce qui reste de terres agricoles en pâtit.
Dans le Cher, fait exceptionnel, la CDAC n'a enregistré aucune demande nouvelle de surfaces commerciales mais les années précédentes, les mètres carrés sont tombés en avalanche. On ne pourra pas tenir plus longtemps si l'on n'arrête pas d'étendre toujours plus, les périphéries pour des projets qui ne font que satisfaire le besoin de béton et de rubans tricolores des élus à couper.