L'aménagement du centre routier n'est pas assuré que déjà, on bétonne en face. Des saignées dans une ancienne prairie, pour en faire une route et des terrains viabilisées. En dix ans, le long de la rocade nord a connu plus de béton que de fleurs des champs. Des hôtels, des restaurants (dont un a déjà fermé), des locaux industriels, un centre routier...
Le développement de Vierzon, dit-on, doit en passer par-là. A l'heure où l'extension des villes n'est plus compatible avec le développement durable et la préservation du climat, la croissance économique d'une cité ne peut se vivre qu'à travers la bétonisation de sa périphérie, veut-on nous faire croire. Si certains ont pour modèle la zone de Saint-Germain-du-Puy, le long de la route de la Charité, surtout qu'ils arrêtent tout de suite ce genre de rêve, qui est plutôt un vrai cauchemar.
Impossible, donc, de penser le développement sans béton ni bitume, sans stérilisation des sols, sans bâtiment, au détriment de l'existant qui pourrit sur place. La moindre parcelle doit être "Aldiser" ou "Lidliser", à Vierzon. D'un côté, des plans de renouvellement urbain abattent des tours et des barres et rase des quartiers entiers (Sellier, Colombier bientôt Gustave Flourens). On incite à construire de l'habitat plus individualisé mais on laisse les élus faire tout et n'importe quoi pourvu que le mot magique soit prononcé : économie.
Au nom de l'économie, on façonne des trottoirs et des voiries que le centre-ville de Vierzon ne peut même pas espérer. On conçoit des places avec le minéral pour dictature. On dépense des budgets espaces verts faramineux dans des zones industrielles alors que le centre-ville étouffe doucement. On raisonne comme à l'ère de la révolution industrielle. On appâte le chaland avec l'emploi. On nous a fait le coup avec Aldi et l'agrandissement de Lidl.
Donc, c'est la fatalité. Pas de développement sans béton, pas de croissance sans bitume. Un restaurant ferme, pas grave, un autre ouvre à côté. C'est ainsi. Quand va-t-on planter des arbres avenue de la République. Quand va-t-on végétaliser le centre-ville pour en faire un lieu de balades à défaut d'y commercer désormais ? Quand va-t-on arrêter de construire au détriment d'un existant qui reste vide ? Quelle réflexion durable a-t-on ?
Est-ce que trois arbres qui se battent en duel sur une vaste place, c'est penser une certaine forme d'écologie urbaine ? Est-ce qu'un centre routier à côté de la forêt c'est penser ? Est-ce qu'il faut obligatoirement couper un ruban pour réaliser quelque chose ? N'est-ce pas là le syndrome du bilan où tout ce qui est fait doit être visible alors que justement, les bienfaits passeraient par de l'invisible.
Vierzon est suffisamment étendue, ne s'en plaint-on pas pour justifier les non-travaux de voirie ou d'assainissement ? Pourtant que fait-on ? On créé des réseaux supplémentaires, on créé des voiries supplémentaires. Est-ce qu'on pourra longtemps continuer à raisonner de cette façon ?