Faut-il continuer à investir dans les aménagements si, dans le futur, le canal de Berry est la proie d’une sécheresse qui n’ira pas en s’arrangeant et surtout, s’il est sacrifié pour préserver les ressources en eau des rivières ?
Ne serait-il pas plus judicieux de consacrer des investissements à la consolidation de ses berges, au maintien de sa ressource en eau, à son désenvasement ? Que serait le canal de Berry à vélo si, entre Vierzon et le Loir-et-Cher, les touristes ne font que rouler sur les berges d’une ligne sèche ? Quel intérêt touristique revêtirait alors un canal dévalorisé par manque d’eau ?

Pourquoi ne pas concentrer les aménagements, à Vierzon, sur le quai du bassin qui, lui, est sûr (pour l’instant) de rester en eau ? Les questions peuvent paraître cruelles mais elles doivent être posées. Si en 2019, en plein aménagement du canal de Berry à vélo, on en coupe l’alimentation en eau, qu’en sera-t-il dans cinq, dix ans, quand le climat sera encore plus rude ?
Et quel avenir aura le canal ? A Vierzon, en 1968, pour des raisons plus sanitaires qu’autre chose, la ville a bouché le canal, du Forum république à l’auberge de jeunesse. Du coup, le canal de Berry à vélo à Vierzon, se fait sans canal, dans la traversée de la ville. Or, que serait ce parcours sans eau ? L’intérêt de poser la question, c’est qu’on s’excite à l’idée de ce parcours.

A Vierzon, on nous le vend déjà comme un atout touristique qui désenvasera la ville. N’est-ce pas aller trop vite en besogne ? Le canal de Berry n’est pas Loire. D’autant qu’à Vierzon, on a peu à offrir en matière touristique. Si c’est leur montrer la monstruosité du Forum république ou l’impossibilité de visiter le site de la Française, on peut aller se rhabiller.
On pose le débat ici. Même si l’on sait que le canal n’est déjà pas ouvert sur toute sa longueur. La partie qui va se retrouver asséchée, de Vierzon à Thénioux et au-delà, est une partie qui généralement est en eau. Et ne devrait plus l’être dans les jours à venir.